J’ai déjà brièvement abordé le No Poo dans cet article.
Ici je vais vous parler plus spécifiquement de la façon dont j’y suis venue et de mes routines personnelles pour mes cheveux.
Alors d’abord, petit rappel : « no poo » est la contraction de « no shampoo« , comprendre « pas de shampoing ». Il s’agit donc de ne plus utiliser de shampoings pour se laver les cheveux.
Ça ne veut pas dire ne plus les laver du tout !
Première étape : la transition grâce au savon d’Alep
A titre personnel je suis venue au no poo par le biais du veganisme. En effet, lorsque je suis devenue vegane j’ai aussitôt banni de ma salle de bain tous les shampoings testés sur les animaux, cela inclue la totalité des shampoings que je pouvais trouver en supermarché.
Je me suis donc tournée vers les shampoings vegans par le biais de sites internets spécialisés tels que Vegan Mania. Seulement, vu les prix et mon petit budget ce n’était pas gérable sur du long terme.
J’ai donc cherché une solution qui soit vegane et moins onéreuse : à ce moment là j’ai entendu parler pour la première fois du « no poo » mais je ne me sentais vraiment pas prête à tenter l’expérience…
J’ai donc pensé à revenir vers les bons vieux savons, aussi bien pour le corps que pour les cheveux. J’avais d’abord pensé au Marseille mais le savon d’Alep semblait plus approprié.
J’ai donc pendant plusieurs mois opté pour le savon d’Alep en guise de shampoing et gel douche selon la recette que j’ai expliqué dans cet article.
Cette période a été une excellente transition car elle m’a permis d’espacer mes shampoings de tous les 2 jours à 1 par semaine !
Cela faisait des années (depuis l’adolescence) que je devais me laver les cheveux tous les 2 jours avec les shampoings du commerce, et en seulement quelques semaines d’utilisation du savon d’Alep, tout cela n’était devenu qu’un mauvais souvenir !
J’ai donc pris l’habitude de ne me laver les cheveux que le week end, tranquillement lorsque j’ai le temps de glandouiller, au lieu d’être obligée de mettre mon réveil plus tôt les jours de semaines où je devais me laver les cheveux. Ça peut paraitre rien du tout mais c’est quand même 30mn de sommeil en plus 1 jour sur 2 ! Sur une semaine ça fait 1h30 de sommeil en plus, ce qui est loin d’être négligeable quand on a de gros besoins de ce côté là comme c’est mon cas…
Et je vous passe les économies d’eau et les économies financières…
Le savon d’Alep s’est également avéré un précieux allié pour la transition vers le no poo car il mousse ! Et oui, c’est tout bête mais lorsqu’on a été habitué toute sa vie à des shampoings qui mousse dès qu’on frotte, ce n’est pas évident de s’en passer.
On peut également faire cette transition avec des shampoings bio dont la composition est beaucoup moins cracra que les shampoings classiques. je ne vous proposerai aucune marque particulière car n’ayant pas testé moi-même je risquerais de dire des bêtises…
Mes premiers essais de no poo : le rhassoul
Après donc plusieurs mois de shampoings au savon d’Alep j’ai pris le temps de me renseigner un peu plus sur les produits utilisés dans le no poo histoire de voir si je pouvais en trouver facilement en magasin bio.
Et effectivement, je suis tombée sur du rhassoul (argile marocain) dans mon Biocoop, c’était l’occasion de tester !
J’ai consulté quelques recettes sur le net afin de voir comment l’utiliser et je me suis arrêtée sur la plus simple et celle que j’utilise actuellement : 2 cuillères à soupe de rhassoul (en poudre) dans un peu d’eau (suffisamment pour faire une pâte facile à manipuler).
Je sais que certains rajoutent d’autres produits, il existe autant de recettes que d’adeptes du no poo, mais j’aime opter pour la simplicité et cette recette simplissime me réussit bien.
Le rinçage au vinaigre de cidre
J’ai également opté pour le rinçage au vinaigre de cidre juste après le lavage au rhassoul.
Là encore rien de plus simple : 2 cuillères à soupe de vinaigre de cidre diluées dans un bol d’eau froide.
Ci-dessus dose de vinaigre nécessaire pour faire le rinçage (2 cuillères à soupe) et ci-dessous la quantité une fois dilué dans de l’eau froide.
Le vinaigre de cidre a pour fonction de rééquilibrer le PH du cuir chevelu puisque il a le même PH que notre corps. A titre personnel le rinçage au vinaigre rend ma chevelure brillante.
Le rinçage à l’eau froide quand on n’est pas habitué ça peut effrayer un peu mais au final en penchant la tête vers l’avant ça évite d’avoir l’eau froide qui glisse le long du dos et du coup ça se fait bien.
Le bicarbonate de soude
Comme je n’avais pas envie de m’en tenir là mais plutôt de tester différentes choses j’ai également essayé le bicarbonate : là encore je suis restée simple : 2 cuillères à soupe de bicar et un peu d’eau pour faire une pâte (moins d’eau que pour le rhassoul).
Attention à bien choisir un bicarbonate aux grains fins.
Ça a bien fonctionné aussi mais j’ai trouvé que le rendu sur mes cheveux étaient moins beau qu’avec le rhassoul. Je me suis promis de réessayer, d’une part car j’aime bien varier les routines et d’autre part car du bicarbonate j’en ai toujours chez moi et que c’est quand même moins cher que le rhassoul !
Encore plus original : la farine de pois chiches
J’ai aussi testé la farine de pois chiches que j’ai beaucoup aimé et que j’alterne avec le rhassoul en fonction de mes stocks dans les placards. Là aussi le prix est plus intéressant que pour le rhassoul qui est assez cher. Par contre, je préfère vous prévenir : le no poo au pois chiches, ça pue !!!
Toujours la même recette pour ma part : 2 cuillères à soupe de farine de pois chiches et un peu d’eau pour faire une pâte, avec toujours le rinçage au vinaigre de cidre à la fin.
Et on continue dans la farine avec : le seigle !
J’ai également testé la farine de seigle (toujours le même dosage avec un peu d’eau) et mes cheveux aiment bien aussi ! Et ça a un avantage non négligeable par rapport à la farine de pois chiches : ça ne sent rien !
Je suis vraiment curieuse de savoir si d’autres farines peuvent fonctionner ! Je pense que je prendrai le temps d’essayer un peu toutes les farines de mes placards, on n’est pas à l’abri d’une découverte sympa.
Parce qu’avant tout le no poo c’est aussi s’amuser avec ses cheveux ! Il y a tellement d’ingrédients naturels qu’on peut essayer et comparer !
Les autres produits existants que je n’ai pas testés
Il y a encore plein de produits que je n’ai pas testé : l’argile blanche fait aussi partie de ma liste car j’en achète de toute façon pour faire mon dentifrice et là aussi c’est moins cher que le rhassoul alors peut-être une nouvelle recette à ajouter à mes routines !
Je n’ai pas non plus testé le shikakai et le sidr car je ne trouve pas ces produits dans mon magasin bio et je n’ai pas spécialement envie de faire une commande internet sachant que j’ai déjà pas mal de produits à portée de mains.
Les non-vegans peuvent utiliser aussi les oeufs ou le miel par exemple mais là bien évidemment je ne testerai pas.
Comme je l’ai dit il y a autant de recettes que d’adeptes du no poo donc n’hésitez pas à vous renseigner (notamment sur l’excellent groupe Facebook « Communauté no poo FR » qui regorge d’informations).
Le Water Only (ou lavage à l’eau)
L’un des buts ultimes d’une bonne partie des adeptes du no poo (mais pas tous) est, à terme, de pouvoir ne se laver les cheveux qu’avec de l’eau : on appelle ça le « water only ».
A titre personnel, je me lave les cheveux tous les samedis matins et j’alterne 1 semaine sur 2 entre un water only et un lavage avec produit (soit rhassoul, soit farine de pois chiche, soit bicarbonate pour l’instant). Je tiens donc 15 jours entre 2 lavages avec produit.
Le « mois sans rien » et la « cure de sébum »
L’objectif est d’atteindre le mois complet sans produit, on appelle ça le « mois sans rien » (je vous raconte mon mois sans rien ici)
Apparemment, une fois passé ce stade, les cheveux sont beaucoup plus beaux.
On peut également faire ce mois sans rien en ne faisant pas non plus de « water only », on appelle alors ça la « cure de sébum« .
En effet, le sébum produit par le cuir chevelu rend les cheveux gras, certes, mais surtout les nourris ! Le gras de nos cheveux ne devrait pas être considéré comme un ennemi !
Je n’ai pas encore réussi à passer ce stade, et dans tous les cas je pense quand même faire des water only pendant ce mois sans rien. En effet, il n’est pas forcément évident de se balader avec les cheveux gras pendant plusieurs semaines… A chacun de voir ce qu’il se sent capable de faire ou non.
Le shampoing sec pour espacer les lavages
Une bonne astuce pour tenir plus longtemps sans les laver c’est le shampoing sec à la fécule de maïs : il s’agit simplement de mettre une toute petite quantité de fécule de maïs (additionnée de poudre de cacao si vous êtes brune) au niveau des racines grasses, de laisser agir toute une nuit puis le lendemain matin vous brossez bien vos cheveux et miracle ! Finies les racines grasses !
Cette technique est un précieux atout lorsque vous avez du mal à espacer vos shampoings. Un shampoings sec peut vous permettre de tenir jusqu’à 3 jours de plus sans lavage (en fonction de vos cheveux bien sûr, pour certains ça ne tient qu’une journée, à vous de tester !).
Le brossage des cheveux 2 fois par jour
Un autre des points essentiels du no poo est le brossage des cheveux. En effet, comme je vous l’ai dit le sébum est un véritable allié pour vos cheveux, il faut donc le répartir sur toute la longueur afin qu’il nourisse tous vos cheveux et pas uniquement les racines.
Le premier geste, simple, que vous pouvez adopter est donc de prendre l’habitude de brosser longuement vos cheveux matin ET soir (d’autant plus longuement que vos cheveux sont longs).
Ce simple geste à lui seul peut aussi retarder votre prochain lavage de quelques jours.
Qui dit brossage dit aussi matériel adapté : l’outil préféré des « no-pooeuses » est la brosse à poils de sanglier. En tant que vegan, bien évidemment je n’en utilise pas mais sachez qu’il existe des brosses en bois ou avec des « poils » végétaux.
Dans tous les cas, le plastique est à proscrire. Ayant les cheveux assez courts, j’ai simplement investi dans un peigne en bois trouvé dans mon magasin bio et cela me convient bien pour l’instant. Le brossage est bien plus agréable avec un outil en bois qu’avec du plastique car le plastique rend les cheveux électriques, plus de soucis de ce type avec le bois !
Il est également important de bien entretenir votre brosse ou peigne et de le laver très régulièrement. Ce serait dommage de salir vos cheveux en les brossant…
Adieu le sèche-cheveux et le lisseur !
Lorsque l’on décide de se lancer dans cette démarche et de tout faire pour prendre soin de nos cheveux au maximum, il serait vraiment dommage de tout gâcher avec un lisseur, un fer à friser ou même tout simplement un sèche-cheveux… On le sait, la chaleur extrême à laquelle ces appareils soumettent nos cheveux les abîme et cela peut gâcher tous nos efforts.
Pour moi cette étape a été compliquée et il a un peu fallu que je me batte contre moi-même.
Cela peut paraître exagéré mais je l’ai réellement vécu comme ça.
Aussi loin que je me souvienne je n’ai jamais réellement accepté mes cheveux tels qu’ils étaient. Ils sont fins mais nombreux donc assez épais, mais en même temps assez lourds donc on vite tendance à me tirer sur le visage s’ils sont trop longs, ils sont ondulés lorsqu’ils viennent d’être lavés mais raidissent un peu ensuite, enfin bref, je les ai toujours trouvé compliqués à domestiquer…
J’avais donc pris l’habitude après chaque lavage de les sécher au sèche-cheveux en appliquant la technique du « lissage à la mexicaine » que m’avait montré ma coiffeuse (en gros on utilise une grosse brosse plate et on les étire d’un côté à l’autre du crâne pour les lisser en s’aidant du sèche-cheveux).
Si cela ne suffisait pas à les lisser, ils avaient ensuite droit à une petite séance de fer à lisser à 180°, et ce, tous les matins…
Je vous laisse imaginer les dégâts à faire ça tous les jours pendant plusieurs années…
Abandonner mon sèche-cheveux et mon fer à lisser revenait donc à m’obliger à accepter d’avoir les cheveux non lisses, et de les laisser prendre leur ondulation naturelle…
Aïe aïe aïe… Les premières fois ont été difficiles et j’avais tendance à tirer dessus le plus possible pendant qu’ils séchaient à l’air libre histoire qu’ils soient le moins ondulés possible. Bien évidemment ça ne marchait pas du tout.
Nos cheveux ne sont jamais aussi beaux qu’au naturel !
Et puis, un matin où je savais que je ne sortirais pas de la journée, j’ai eu envie de les laisser sécher au naturel, sans y toucher, sans les coiffer, sans essayer de les domestiquer d’aucune façon, juste pour voir ce que ça donnait.
Au pire si c’était moche, pas grave, personne pour le voir si je reste chez moi !
Et là, oh surprise ! J’ai découvert que quand je les laisse tranquilles mes cheveux sont beaucoup plus beaux ! En séchant naturellement, ils sont bien plus volumineux, les ondulations sont bien plus harmonieuses et en plus ça me va beaucoup mieux !!!
Miracle !!! Pourquoi est-ce que je n’avais jamais essayé avant !!!
Je suis enfin réconciliée avec mes cheveux ! Après 32 ans de maltraitance capillaire il était temps !!! Aujourd’hui je ne m’imagine plus faire autrement et j’aime la vraie nature de mes cheveux. A tel point que j’ai décidé que j’allais assumer mes cheveux blancs !
Et oui, parce que les colorations chimiques, on s’en doute bien, ce n’est pas non plus vraiment compatible avec le no poo. Reste les colorations bio ou les produits naturels tels que le henné.
Ayant quelques cheveux blancs depuis ma première grossesse, je m’étais dit, sans jamais le faire, que je ferai certainement des hennés lorsque j’aurais vraiment envie de les cacher.
Mais le henné ça prend du temps et j’avais un peu la flemme de me lancer…
Le fait de me réconcilier ainsi avec la vraie nature de mes cheveux, ça m’a fait comme un déclic. Pourquoi vouloir à tout prix cacher mes cheveux blancs ? Est-ce qu’ils me gênent vraiment ? Non, en fait. C’est plus parce qu’on m’en a fait la remarque et parce que l’immense majorité des femmes cachent leur cheveux blancs que je comptais faire pareil, mais au fond, moi ça ne me gêne pas.
Je n’en ai pas encore beaucoup, mais je compte bien m’y tenir et laisser ma chevelure virer poivre et sel à son rythme et peut-être qu’un jour je pourrais arborer une belle couleur grise argentée !
Pour celles et ceux qui ont envie aussi de tenter l’aventure des cheveux blancs apparents je vous conseille l’excellent groupe Facebook « En route vers le gris!« , vous y trouverez soutien et conseils.
En conclusion…
Pour résumer, le no poo m’a apporté beaucoup : mes cheveux sont plus beaux, je les aime plus et je fais des économies tout en m’amusant à tester différentes recettes en fonction de mon humeur ! Et en plus je ne pollue plus la planète avec des produits chimiques !
Bien évidemment, tout cela n’est que mon expérience personnelle avec mes cheveux, il n’y a pas une seule bonne façon de faire, ce qu’il faut c’est juste trouver celle qui vous convient à vous et avec laquelle vous vous sentez bien !
Bonjour,
Je suis en transition vers le no poo mais ça fait deja des années que je n’utilise que des shampoings bio sans sulfates. Depuis 4 mois j’essaie d’espacer mes shampoings en faisant un shampoing sec le 4ème jour. Cela me permet de faire un shampoing tous les 4 jours au lieu de tous les 3 jours. Mais j’avoue que ça me gratte un peu la tête le dernier jour ! Je n’ai pas réussi à aller plus loin pour le moment, je suis assez déçue.
J’ai essayé de remplacer mon shampoing par la recette au rhassoul ou farine de pois chiche suivi d’un rinçage vinaigre. Mais déception j’avais encore les cheveux sales après… pourtant je fais deux applications et je frotte partout. Je comprends pas… mais je vais persister car j’ai vraiment envie d’y arriver !
A bientôt
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