Lectures : No Impact Man

Suite à ma chronique sur le livre de Frédéric Mars « Comment j’ai arrêté de CONsommer », j’avais envie de vous parler d’un autre livre où l’auteur s’impose un défi écologique : « No Impact Man » de Colin Beavan paru en 2010.

20160321_095741

Colin Beavan est new-yorkais. Dans ce livre il nous raconte de quelle façon il en est venu à s’inquiéter très fortement pour l’avenir de la planète au point de décider de se lancer un défi : réduire à zéro son impact écologique sur la planète en l’espace d’un an.

Etant écrivain il décide de raconter cette expérience dans un livre, ainsi que dans un blog. Il créera également un site internet auquel il donnera le nom de son aventure : le No Impact Project.

Ce qui est particulièrement intéressant dans ce livre, c’est que contrairement à celui de Frédéric Mars, il est extrêmement bien documenté.

On sent bien la culture universitaire de l’historien qu’est Colin Beavan dans sa démarche de recherche d’informations très pointue. Il nous livre les résultats de ses recherches afin d’expliciter ce qui l’a amené à entraîner sa famille dans ce défi si compliqué à mettre en place et on sent bien l’angoisse qu’ont provoqué en lui ces découvertes. Angoisses telles qu’il ne pouvait pas ne rien faire. Il était obligé de passer à l’action pour apaiser sa conscience et ne pas avoir la sensation de scier la branche sur laquelle il est assis.

Alors en quoi a consisté ce défi concrètement ? En vrac : acheter local, bio et zéro déchet uniquement, se déplacer uniquement à pied, à vélo ou en trottinette, ne plus prendre l’ascenseur, etc… Jusqu’à vivre sans électricité !

Je ne vous ferai pas le détail complet de tout ce qu’il a mis en place, vous le découvrirez en lisant le livre, mais il est clair que si bon nombre de ces changements peuvent paraître assez faciles à mettre en place pour des personnes qui sont déjà engagées dans une démarche écologique, minimaliste et zéro déchet, d’autres de ces changements en revanche, peuvent paraître inconcevables pour beaucoup d’entre nous !

Et encore plus dans un temps aussi court !

Beaucoup d’entre nous cherchons à diminuer notre impact mais cela nous demande du temps, nous essayons des choses, nous revenons en arrière, puis nous réessayons avant de vraiment trouver ce qui nous convient. Puis parfois nous faisons des pauses car tout cela demande de l’énergie. Colin Beavan, lui, réalise tous ces changements en quelques mois seulement pour réussir à atteindre le « no impact » (comprenez « aucun impact ») en l’espace d’un an.

Par ailleurs lors de son expérimentation, il constate que le simple fait d’être en vie cause un impact écologique à la planète et que s’il souhaite réellement n’avoir aucun impact il devra en fait effectuer des actions positives pour compenser l’effet de ce qu’il ne peut empêcher. Il s’engage donc dans des actions bénévoles à visée écologique comme pour se racheter en quelque sorte.

Ça peut paraître très extrême comme point de vue, mais si plus de personnes raisonnaient comme lui, la planète irait sûrement mieux…

Il faut savoir que l’auteur n’est pas célibataire. Il est marié et a une petite fille. Il embarque donc sa famille dans son projet sans trop leur laisser le choix et on voit bien que sa femme vit beaucoup plus difficilement que lui ces changements de vie. Elle le soutient malgré tout mais a de gros moments de cafard ou de colère suite à toutes ces frustrations qu’il lui impose.

Si vous avez un conjoint qui a du mal à vous suivre dans vos changements de vie à visée écologique, soyez indulgents, c’est beaucoup plus difficile à vivre quand le choix nous est imposé, et ce livre l’illustre bien.

Au final, tout comme dans le livre de Frédéric Mars, après la fin de son expérimentation, il a abandonné un grand nombre de ses engagements, à commencer par rallumer l’électricité chez lui, ce pourquoi on ne peut pas le blâmer !

Je pense, comme je l’avais déjà dit dans mon autre article, que malgré eux ces livres renvoient l’idée que ce type de vie est impossible à tenir sur le long terme. Or on sait que ce n’est pas le cas puisque énormément de personnes dans le monde vivent comme ça.

C’est juste que trop de changements en peu de temps sont plus difficiles à accepter et à faire entrer définitivement dans notre quotidien, que si on prend le temps de s’habituer à chaque changement avant de modifier autre chose. Nous avons tous besoin de stabilité.

Pour résumer c’est un livre très intéressant, mais je me questionne toujours sur l’impact réel d’un tel livre sur ses lecteurs. Est-ce que ça donnera vraiment envie à d’autres de se lancer dans la réduction de leur impact écologique ?

Si vous avez la réponse je suis preneuse 😉

 

 

11 réflexions sur “Lectures : No Impact Man

  1. J’avais vaguement entendu parler de ce livre, tu m’as donné très envie de le lire…
    Je pense qu’à la base, on lit ce genre de livres parce qu’on est déjà intéressé par ce type de démarche. C’est donc assez difficile de toucher de nouveaux publics, sachant qu’ils ne se pencheront probablement pas dessus. Mais je crois aussi que plus on en parle, que ce soit dans des livres, des blogs ou autour de soi, plus on sème des petites graines qui finiront bien par germer ici et là… il a bien fallu que des personnes comme toi et moi aient le déclic un jour, alors pourquoi pas d’autres ! 🙂

    Aimé par 1 personne

  2. Bonjour, Je suis passée complètement à coté de ce livre à la bibliothèque. Je ne sais pas pourquoi je l’ai feuilleté et reposé. Mais cet article m’a donné envie de retourner le chercher 😉 Merci

    Aimé par 1 personne

  3. En tous cas, moi ça m’intéresse ! Honnêtement, j’ai du mal à penser qu’un livre aussi ciblé puisse toucher un public qui ne se sente pas un minimum concerné par la sujet, avec la volonté de trouver des solutions pour réduire son impact.. Par contre, la publication de ce genre d’ouvrage contribue à ouvrir une brèche médiatique sur la consommation responsable, la réduction de ses déchets et compagnie…
    Donc, c’est tout positif ! De mon côté, je vais essayer de le trouver… 🙂

    Aimé par 1 personne

  4. J’ai vu ce livre, et je vais surement le lire grâce à ton article, merci!
    Je suis en ce moment dans des livres dans le minimalism et pas forcément avec un point de vue écologique.

    Simplement pour faire référence à ce passage de ton article :
    « Ça peut paraître très extrême comme point de vue, mais si plus de personnes raisonnaient comme lui, la planète irait sûrement mieux… »
    J’ai entendu quelqu’un dire quelque chose du genre : le but n’est pas de sauvé la planète mais bien nous-même humain. La planète ira très bien avec ou sans nous 🙂
    Donc maintenant j’essaye de dire qu’il faut nous sauver nous humain au lieu de parler de la planète!

    Excellente journée

    Aimé par 1 personne

  5. Bonjour! Je ne suis pas complètement d’accord (mais je trouve la critique intéressante!) car mon impression à la fin de la lecture, c’est qu’il a rallumé l’électricité mais qu’il a conservé la plupart des changements introduits parfois avec douleur car il insiste que sa qualité de vie au final s’est nettement améliorée (notamment sa vie de famille et la santé de sa femme), du coup j’ai trouvé ça positif car il montre bien, selon moi, que la phase de transition n’est pas forcément évidente mais qu’elle apporte énormément et qu’il est dur de revenir en arriere après. On fait attention à la planète… et du coup on fait attention à soi et à sa famille aussi ! En plus, il garde en tête son intention d’améliorer son impact en terme d’électricité, notamment en militant pour avoir le choix avec les fournisseurs.
    Pour info, y a un documentaire vidéo qui les suit dans cette aventure.
    Voilà 🙂

    J’aime

  6. J’ai étudié l’ensemble de tes postes lectures. Je cherchai un livre sur la simplicité volontaire. Mais plutôt du style roman. Je me lance sur No impact no man. Tu m as convaincue. As tu de nouvelles lecture à nous conseiller. En tout je te suis sur ton bloc et sur fb et j’aime beaucoup tes articles. Ils sont variés et intéressants. Merci. Aurelie

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire