Comme je l’avais mentionné dans cet article, je me suis mise à apprendre la poterie juste après le confinement.
Et qui dit poterie, dit cuisson. N’ayant absolument pas le budget pour acheter un four de potier, même d’occasion, je me suis mise en tête de construire mon four à bois dans mon jardin.
Au fil de mes lectures et visionnages de vidéos sur le sujet, ma vision de ce four a évolué.
J’étais au début partie sur un simple trou au fond duquel je répartirais de la sciure avant d’y déposer les poteries, puis de lancer le feu par dessus (si je ne m’abuse cela s’appelle une cuisson en meule). C’est la version la plus primitive de four de potier car pratiquée au néolithique.
Puis, ayant pas mal de pierres inutilisées dans mon jardin, ainsi qu’une plaque de tôle, j’ai eu envie de construire un « vrai four ». Je craignais de ne pas réussir à atteindre les 950° à 1000° nécessaires à la cuisson de mes faïences avec une cuisson en meule (ce qui est possiblement une fausse croyance de ma part).
Je me suis donc lancée dans le creusage (ça se dit creusage ?) d’un trou assez imposant dans mon jardin. Pourquoi un trou ? Et bien pour utiliser moins de pierres ! J’ai besoin de 3 « étages » : un en bas pour récolter les cendres, un au milieu pour le foyer, un en haut pour y placer les poteries. Sans trou, cela nécessiterait beaucoup de pierres pour avoir la hauteur suffisante. Et pourquoi vouloir récupérer les cendres me direz-vous ? Et bien parce qu’on peut en faire de l’émail pardi ! A priori cela fonctionne uniquement pour le grès mais je compte bien tenter de m’attaquer au grès et à ses 1250° de cuisson par la suite !

L’autre avantage du trou étant que cela me permet de tester ma terre pour voir si elle est argileuse. Du coup, creuser le trou m’a pris beaucoup de temps car j’ai récupéré toute la terre que j’ai extraite, afin de la tamiser puis de la faire tremper, puis sécher, afin de voir si elle était utilisable, soit en poterie, soit simplement pour en faire un enduit pour solidifier les parois en pierres du four.















Mais revenons à la construction du four !
Au fond de ce trou j’ai placé des pierres sur les bords puis des carreaux de carrelage histoire de tenter de récupérer les cendres de la combustion, afin de les réutiliser éventuellement pour fabriquer un émail. L’ennui des pierres que j’ai c’est que n’étant pas droites, j’ai du mal à les aligner proprement (sachant qu’en plus, mon trou lui-même n’est pas très droit !).


Au-dessus de mes 2 rangées de pierre, je cale ma première grille en fonte qui servira de support au foyer.

Deux nouvelles rangées de pierres, puis ma 2e grille en fonte qui servira de support aux poteries cette fois-ci.




Ensuite je cale ma cheminée, puis ma plaque de fonte afin de fermer le dessus du four.



Enfin, je prévois une « porte » afin de fermer l’accès aux poteries, grâce à une bordure en ciment.

A ce stade là je suis assez contente de mon truc, même si c’est franchement de travers, je me dis que pour un test uniquement en matériaux de récup, et pour une nana qui n’a jamais fait de construction, c’est plutôt pas mal.
Puis, le commentaire d’un ancien collègue sur ma publication Facebook, me met le doute. Est-ce que ces pierres vont vraiment tenir la chaleur ? Mon conjoint se renseigne, ces pierres sont en granit, et le granit se fissure à 573° et fond à partir de 900°.
Oups ! je compte tenter d’atteindre les 950° minimum du coup c’est pas franchement le bon plan…
Bon bah on défait tout et on recommence ! Mon conjoint nous déniche des briques réfractaires (en tout cas vendues comme telles) sur Le Bon Coin, et on recommence le montage depuis le début. Cette fois-ci les briques sont rectangulaires donc beaucoup plus facile d’obtenir un résultat bien droit.







Celui-ci a déjà bien plus fière allure, et on est assez fiers de notre truc.
Vous voulez savoir si la cuisson a marché ? Vous aurez la suite très vite, promis !
Une réflexion sur “Poterie : la construction du four”