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C’est quoi être non binaire ?

Cet article est une retranscription d’une vidéo que j’ai tournée et mise en ligne sur Youtube. Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous et/ou lire la transcription qui suit.

Aujourd’hui on va expliquer ce que c’est la non-binarité !

Déjà avant de définir la non-binarité, ça pourrait être bien de définir la binarité, histoire de bien comprendre de quoi on parle.

La binarité c’est une vision du monde duelle, dans laquelle il n’existe que 2 options qui sont opposées, complèmentaires : le bien et le mal, le blanc et le noir, le masculin et le féminin…

La non binarité c’est donc l’idée contraire, à savoir une vision du monde qui rejette le concept manichéen des opposés pour lui préférer une compréhension plus nuancée et évolutive de l’existant.

Bien souvent, quand on parle de non-binarité, et cet article ne fera pas exception, on l’entend au sens de non-binarité de genre. C’est donc de cela que l’on va parler aujourd’hui.

Mais pas seulement en fait. Car accepter l’idée de la non-binarité de genre c’est forcément accepter la non-binarité en tant que telle dans tout ce qui existe sur terre. Rien n’est jamais manichéen, tout est toujours question de nuance, même si parfois un propos s’entend mieux lorsqu’il est peu nuancé et affirmé de façon binaire.

“Un chat est un chat quoi”, pas besoin de nuancer dans ce cas là… Sinon on se retrouve à devoir définir chaque mot qu’on utilise, ce qui est un exercice loin d’être inintéressant mais pas le propos ici…

Pourquoi se définir comme non-binaire ? Et d’abord ça veut dire quoi etre non-binaire en terme de genre ? Pour l’expliquer, il faut d’abord dire en quoi la société dans laquelle on vit est binaire et en quoi c’est une aberration.

La société, et quand je dis ça je parle de celle que je connais à savoir la société occidentale moderne et plus spécifiquement française, j’évite de parler de ce que je ne connais pas, la société donc, nous impose seulement 2 possibilités : être un homme ou être une femme. 

Et généralement elle se base, pour ce faire, sur l’observation de nos organes génitaux. 

Quitte à mutiler des bébés s’ils ne correspondent pas assez à l’idéal souhaité de ce que doit être un sexe de garçon et un sexe de fille. Juste pour s’assurer que la non binarité ne soit même pas une option dans nos têtes. 

Même quand la nature cherche à nous montrer que rien n’est duel et que tout est nuances, on les efface artificiellement pour nous empêcher de penser ces nuances. La matrice a décidé que le monde était binaire, normal puisqu’elle fonctionne comme un programme informatique mais c’est un autre débat dont nous discuterons une autre fois, donc elle nous impose cette binarité à tous les niveaux de notre existence.

On a attribué à ces différences biologiques des comportements, des codes, des stéréotypes que l’on va ensuite nous obliger à adopter pour correspondre à ce que l’on a entre les jambes. Cela va commencer avant même notre naissance dès l’instant où l’échographie aura révélé ce minuscule détail de notre anatomie. Cela va engendrer tout un tas de comportements différenciés de la part des adultes qui vont nous accueillir à notre naissance et cela ne s’arrêtera jamais. Tout ce qu’on va vivre dépendra uniquement de cette assignation de naissance basée sur l’observation de la forme de notre sexe qui, à elle seule, n’indique réellement qu’une seule chose : la nature de notre rôle dans le processus de procréation.

Donc au moment de notre naissance, c’est à dire très loin du moment où l’idée de procréer commencera à émerger en nous, on nous attribue déjà un rôle avant même de savoir si seulement on souhaitera procréer.

La société nous dit donc que nous ne sommes bons qu’à ça, se reproduire, et que toute notre existence n’a de sens que pour ce seul et unique objectif…

Je sais pas vous, mais perso, je trouve que ça vend pas du rêve comme idéal de vie… J’ai beau avoir des enfants, j’ai pas envie d’être considérée comme un utérus sur pattes… Je suis bien plus que ça…

Et bien, être non-binaire, c’est simplement refuser de se voir imposer par la société une façon d’être au monde basée sur cette binarité artificielle, construite, qu’on cherche à nous faire passer comme naturelle. 

La binarité de genre est tout sauf naturelle, c’est une construction sociale, artificielle, qui n’a été conçue que pour amener la moitié de l’humanité à être dominée par l’autre moitié.

Je vous laisse deviner qui est qui ? 

Je ne vais pas vous faire un cours d’histoire de la construction des genres parce que je ne suis pas historienne et que j’en suis donc bien incapable, mais juste vous dire que cette construction sociale binaire qui nous parait aujourd’hui avoir toujours existé est en fait relativement récente dans l’histoire de l’humanité et également circonscrite à certaines régions du monde seulement. 

Je n’en dirai pas plus sur le sujet, si ça vous intéresse, d’autres en parlent bien mieux que moi notamment Lexie de la chaine Agressively trans, l’idée est seulement de vous dire que cela n’a rien d’universel contrairement à ce que l’on tente de nous faire croire. 

La binarité de genre est une construction sociale, c’est indéniable, ça ne se discute pas, ce n’est pas un thème de débat, c’est un fait. On a le droit de se positionner comme on le souhaite vis-à-vis de ce fait, à savoir est-ce que cette construction sociale est légitime, justifiée ou pas, mais on ne peut pas discuter de sa réalité.

Comme je l’ai dit, cette binarité artificielle du genre a été conçue pour orchestrer la domination d’une moitié de la population sur l’autre. Quel est l’intérêt vous me direz ?

Je vous entends venir, “Cette vision des choses c’est juste de la théorie du complot”… Peut-être… mais personnellement je préfère faire partie des complotistes que des comploteurs… 

 Et bien l’intérêt c’est de nous déséquilibrer pour mieux nous contrôler. Nous sommes tous porteurs des 2 polarités, masculines et féminines, même si nous le verrons plus loin la non-binarité va bien au-delà de ce spectre. Ainsi, abimer l’une de ces 2 polarités, le féminin en l’occurrence, fait du mal aux personnes assignées à ce genre bien sûr, mais pas seulement, elle fait également du mal à ceux que l’on assigne à l’autre genre, le dominant, car ils sont eux aussi porteurs de la polarité féminine, mais on le leur interdit.

Le Féminin en tant que polarité doit être réhabilité, réparé au niveau sociétal, mais pour cela il faut le détacher entièrement de la biologie, non pas dans son rôle symbolique vis-à-vis de la procréation car cette association est porteuse de sens, mais dans l’idée que l’individu détenteur d’utérus ne devrait incarner QUE le féminin. 

Notre rôle dans la procréation incarne la polarité féminine certes, mais nous ne sommes pas que des êtres destinés à procréer. Notre corps incarne la polarité féminine dans son rôle de reproduction mais nous ne sommes pas notre corps. 

Nous sommes des êtres spirituels incarnés dans un corps sexué.

Et comme nous l’avons vu, ce corps sexué n’est pas nécessairement binaire, et n’est pas nécessairement destiné à la procréation, nombre de personnes sont stériles, elles n’en sont pas moins humaines, n’est-ce pas ? Une femme stérile n’est pas moins une femme qu’une femme fertile, de même pour les hommes. Cette vision du monde est archaïque et je ne vis pas dans ce monde là personnellement, grand bien vous fasse si c’est celui dans lequel vous vivez…

Le féminin en tant que polarité, qu’énergie, qu’archétype (et non stéréotype !)  est une dimension plus ou moins présente chez tout le monde et peut s’exprimer de toutes les manières possibles et imaginables.

Pourtant, on voudrait le circonscrire à un rôle de dominé, de soumis, d’inférieur, de faible, d’inconstant, d’hystérique, de domestique, de serviable, corvéable même, de doux, de disponible, de gentil… 

Et qu’est-ce qui se passe quand on nait avec un vagin et qu’on ne se reconnait dans aucun de ces qualificatifs ? On se voit expulser de ce genre qu’on nous a assigné. On n’est plus rien.

Avant d’aller plus loin sur cette question, petit détour qui, à lui seul selon moi, prouve que le féminin a été dévoyé dans nos sociétés, au cas où vous n’en seriez pas encore convaincus à ce stade : vous serez d’accord avec moi pour dire que le féminisme est l’équivalent pour les femmes de l’anti-racisme pour les personnes non blanches.

Alors pourquoi est-ce que ça ne choque personne que des gens se disent ouvertement anti-féministe ? Si quelqu’un s’affirme ouvertement raciste, il se fait gravement attaquer, il apparaît comme un réactionnaire facho. Alors pourquoi laisse-t’on parler ouvertement ces personnes qui se disent “pro-femmes mais anti-féministes”… C’est quoi cette expression franchement ? Qu’est-ce que ça dit d’autre que “je veux que les femmes restent enfermées dans le stéréotype avilissant et réducteur dans lequel on tente de les maintenir de force”.

A quel moment, et dans quel monde, de tels propos sont acceptables ?

Mais revenons à ce qu’on disait précédemment, que se passe-t-il quand on nous assigne un genre dont les caractéristiques nous sont inaccessibles ?

Je vais prendre mon exemple, non pas par égocentrisme forcené mais parce que c’est celui que je connais le mieux et que je n’aime pas parler de ce que je ne connais pas et n’ait pas expérimenté par moi-même.

J’ai été assignée fille à la naissance, sur la base de l’observation de mes organes génitaux. Du coup on m’a mis dans une case, on m’a élevé d’une certaine manière, habillé d’une certaine manière, parlé d’une certaine manière, qui n’avait rien à voir avec la façon dont on traitait mon frère ainé. 

On m’a demandé d’être une fille. Et j’ai essayé. Vraiment. Pendant très longtemps. 

Parce que je suis du genre bonne élève d’une part, et que j’aime relever les défis d’autre part. 

J’avais beau savoir au fond de moi que j’étais pas une fille, je le savais déjà en maternelle, je voyais bien que le monde entier voulait que j’en sois une. Quand on a le monde entier contre soi, ça sert à rien de lutter, je me disais. 

Et quand je voulais être un peu plus moi-même on me disait que j’étais un “garçon manqué”. C’est terrible cette expression, ça te dit quand même que t’es un ratage à tous les niveaux. T’arrive pas à être une fille mais tu es “manqué” en tant que garçon. Donc t’arrive pas à être quoi que ce soit si ce n’est le ratage d’un ratage quoi… Donc t’existe pas. Du coup tu essaies d’être une fille parce qu’on ne te laisse pas le choix. Soit tu es une fille, soit tu n’es rien.

J’ai essayé mais j’ai jamais réussi. Donc au bout d’un moment tu finis par lâcher l’affaire et accepter que t’es pas une femme, t’en as jamais été une et t’as jamais été une fille non plus. Donc t’es quoi au bout du compte ? 

Et là tu vois apparaitre sur internet le mot “non binaire”. Et là c’est un boulevard qui s’ouvre devant toi. Tu savais que c’était ce que tu étais mais tu n’avais juste pas le mot pour le dire. Et ça y est on te donne enfin un mot qui te permet de dire qui tu es, qui te permet de t’accepter en tant qu’être humain. Tu n’es pas ratée, tu es juste différente.

Mais la vraie question dans tout ça, c’est pourquoi, est-ce qu’on aurait besoin d’un mot pour dire qu’on est né avec un vagin mais qu’on ne se reconnait pas dans le stéréotype du féminin tel qu’il nous est imposé ?

Et donc, la question de la representation se pose : est-ce que je ne me sens pas femme parce que je n’en suis pas une ou est-ce parce que l’image stéréotypée de la femme que l’on nous vend est un “idéal” inaccessible ? 

Prenons un cas précis : les détransitionneurs ou plutôt les détransitionneuses car elles sont bien plus nombreuses et qu’on va appliquer ici une vieille règle de la langue française, à savoir la règle de l’accord du plus grand nombre. Elles sont plus nombreuses donc on va genrer au féminin même si cela inclue des hommes.

Oui parce que le masculin qui l’emporte sur le féminin, faut pas déconner non plus… Cette règle qu’on nous fait passer pour la seule règle de la langue française quand il s’agit de l’accord du genre n’en est qu’une parmi tant d’autres, à savoir justement l’accord du plus grand nombre ou l’accord de proximité… C’est juste un CHOIX conscient de n’enseigner QUE celle-ci dans les écoles… Comme par hasard… Venez encore me dire après ça que notre société n’est pas sexiste…

C’est quoi une détransitionneuse ? C’est une personne qui, ne se reconnaissant pas dans son genre assigné à la naissance a entamé une transition vers le genre opposé, devenant donc “transgenre”, transition sociale et parfois physique mais pas toujours, et qui, une fois installée dans ce nouveau genre qu’elle pensait être le sien, se sent encore plus mal à l’aise que dans son genre assigné et décide donc de revenir en arrière vers son genre initial.

Ce sont donc pour le dire autrement, des personnes qui ont choisi de devenir transgenre puis ont changé d’avis.

Ces personnes sont très intéressantes à de nombreux niveaux mais on ne va pas les étudier aujourd’hui sous un autre angle que celui-ci : l’immense majorité des détransitionneureuses sont des personnes qui ont été assignées filles à la naissance, ont choisi d’essayer d’être des hommes puis ont choisi de “redevenir” des femmes socialement.

Qu’est-ce que ça nous dit des stéréotypes de genre ?

Et bien qu’il est bien plus courant de se sentir mal à l’aise avec le genre féminin sans pour autant se reconnaître réellement dans le genre masculin, que l’inverse.

Dit autrement : le genre féminin est bien moins confortable à vivre dans nos sociétés modernes que le genre masculin. Au point que des personnes qui ne sont pas réellement transgenres (sinon elles n’auraient pas forcément détransitionné, même s’il existe bien sûr des tas de raisons pour entamer une détransition mais c’est un autre débat)  puissent penser à tort qu’elles se sentiront mieux dans le genre dominant avant de s’apercevoir que ce n’est pas le cas.

Elles sont bel et bien des femmes mais l’idéal féminin et ses exigences est tellement inconfortable et réducteur  qu’elle s’en sentent exclues. Elles ne peuvent accepter leur statut de femme que par l’expérimentation de l’autre polarité qui, par contraste, leur montre alors que si elles ne sont pas des hommes, elles ne peuvent être que des femmes (si tant est qu’on accepte une vision binaire du genre, mais on y reviendra).

A l’inverse il y a beaucoup moins de détransition de personnes assignées garçon à la naissance qui transitionnent vers le genre féminin. 

Transitionner vers le féminin c’est accepter d’abandonner son statut de dominant pour aller vers un statut doublement dominé à savoir celui des femmes, ET celui des personnes trans. Personne n’a plus à perdre en terme de statut social qu’une personne perçue comme homme qui choisit d’assumer qu’elle est une femme. Leurs détransitions sont donc beaucoup plus rares car leurs raisons de transitionner ne tiennent pas à leur statut social mais uniquement à leur mal-être de se voir imposé un genre assigné qui n’est pas le leur.

Donc revenons à la question initiale : pour quelle raison est-ce que je ne me sens pas femme ? Est-ce réellement un ressenti intérieur intrinsèque ou est-ce un rejet des injonctions irréalistes faites aux femmes ? 

Et peut-on réellement avoir un ressenti intrinsèque de genre indépendamment de tout stéréotype genré imposé par la société ? 

Peut-on réellement ressentir sa polarité féminine ou masculine au-delà de l’image biaisée du  féminin et du masculin qui nous a été imposé depuis si longtemps ? 

Peut-on réellement percevoir des choses qui ne nous aient jamais été inculquées par le monde dans lequel on vit ?

Au-delà de la portée philosophique de toutes ces questions, auxquelles je n’apporterai pas de réponses aujourd’hui, personnellement la seule réponse que j’ai trouvé  face à la question douloureuse de mon genre a été de me définir comme non binaire tout en me genrant la majeure partie du temps au féminin. 

Je choisis de ne pas rejeter le féminin en moi mais de l’inclure dans une identité bien plus large, celle de la non binarité, donc celle du refus des stéréotypes. Je suis une femme mais pas que, je suis aussi un homme en partie et plus encore que je ne suis une femme, et aussi autre chose qui n’est ni homme, ni femme. En tant que tel je suis non binaire.

On ne peut pas évoquer la non-binarité sans évoquer la transidentité qui en tant que telle dans sa définition inclue toutes les personnes qui ne se reconnaissent pas dans leur genre assigné à la naissance. 

L’un des arguments choisi pour définir la transidentité, notamment dans le milieu médical, est la présence de dysphorie de genre. Cet argument est discutable et discuté, mais il est néanmoins passionnant. 

En tant que personne qui souffre moi-même de dysphorie de genre je me suis énormément questionnée sur la raison qui a causé ce trouble en moi.

Rappelons rapidement ce qu’est la dysphorie de genre : c’est une souffrance liée à l’inadéquation perçue entre notre genre assigné et notre genre réel. 

Exemple : j’ai des seins alors que je sais être un homme donc voir mes seins dans la glace génère une souffrance chez moi car je ne me reconnais pas dans le miroir quand je me regarde. Cela crée une confusion en moi entre ce que je suis et ce que j’aimerais être. Certains choisiront donc de se faire retirer les seins afin que leur corps ressemble plus à ce qu’ils sont intérieurement.

Mais les souffrances engendrées par la dysphorie de genre vont bien au-delà de la simple question de notre image dans le miroir ou du son de notre voix.

La dysphorie peut nous induire en erreur dans notre orientation sexuelle, nous amenant à confondre ce que l’on aimerait être avec ce qui nous attire chez les autres, elle nous empêche d’avoir une sexualité épanouie car notre corps nous empêche d’accomplir l’acte tel que nous le fantasmons, elle nous interdit simplement d’être qui nous sommes et de nous aimer pour ce que nous sommes. 

Et cela est dû uniquement à un message erroné qu’on a voulu nous faire passer de force à la naissance. On nous a condamné dès l’échographie à une vie de frustration et d’errance identitaire.

En effet, au-delà de la souffrance réelle que cette inadéquation cause, à tous les niveaux de notre vie, et la vulnérabilité que cela engendre, jusqu’au suicide parfois, ainsi que les discriminations qui vont avec lorsque l’on tente de réduire notre dysphorie en adoptant des codes, notamment vestimentaires mais aussi corporels par l’hormonothérapie ou la chirurgie, rattachés au stéréotype de l’autre genre, la dysphorie de genre pose la question de son origine.

Si on ne m’avait pas dit qu’avoir des seins impliquait certains stéréotypes aussi bien vestimentaires que comportementaux, stéréotypes que je rejette en l’occurrence, est-ce que je ressentirais un tel rejet concernant ma poitrine ?

Personnellement, je suis sûre que non.

Quelle est la réelle différence entre une lesbienne butch, c’est-à-dire une femme qui rejette consciemment tous les codes associés aux stéréotypes féminins mais qui se dit Femme, et un homme trans, c’est-à-dire une personne assignée fille à la naissance qui rejette le statut même de femme parce qu’elle rejette consciemment tous les codes associés aux stéréotypes féminins ?

La seule différence entre les 2 c’est le souhait de se dire femme ou non. Et donc la définition que l’on donne au mot femme, indépendamment des stéréotypes.

Est-on une femme si on aime les femmes ?

Est-on une femme si on ne peut pas procréer parce qu’on n’a pas d’utérus ?

Est-on une femme si on a un taux de testostérone naturellement élevé au point de se voir refuser l’accès aux jeux olympiques ?

Est-on une femme si on se fait retirer les seins, l’utérus, que l’on prend de la testostérone et qu’on se fait construire un pénis artificiel ? 

Qu’est-ce qui fait de nous une femme ? 

Et pourquoi est-ce qu’on ne se pose cette question que pour les femmes ?

Pourquoi est-ce qu’on ne se demande jamais ce qui fait d’un homme, un homme ?

Chacune de ces questions nécessiterait certainement une conférence à elle seule pour tenter d’y trouver un début de réponse, qui ne ferait de toute façon pas l’unanimité…

Mais vous me direz, pourquoi aborder toutes ces questions féministes dans un article censé définir la non-binarité de genre ?

Et bien parce que je pense personnellement que toutes ces questions sont des non-questions qui n’amènent qu’à des impasses et que la seule bonne réponse à tout cela est tout bonnement la destruction de tous les stéréotypes de genre et du concept même de binarité de genre.

Aussi longtemps qu’on voudra nous faire croire qu’il n’y a que 2 options possibles, cela justifiera la domination de l’un sur l’autre et la mise en valeur des différences entre les 2, et donc la souffrance des personnes qui sont exclues de ces codes artificiels.

La non binarité de genre est le salut de l’être humain, son avenir, sa seule option pour accéder à une réelle liberté de dire qui iel est. La non-binarité de genre nous ouvre une porte pour sortir de la matrice réductrice qui nous enferme depuis trop longtemps dans des concepts surannés et artificiels.

Au passage, petit point de lexique, il existe un terme pour désigner les discriminations à l’encontre des personnes non-binaires, et ce terme est enbyphobie (terme qui vient de l’anglais, NB étant les initiales de non binary). C’est une discrimination différente de la transphobie qui vise les personnes trans. En effet, les personnes trans peuvent être binaires ou non binaires, soit par choix, soit parce que leur passing ne leur permet pas encore de s’inscrire dans la binarité de genre aux yeux des autres. Elles peuvent donc être victimes des 2 formes de discriminations en même temps.

Mais quand on a dit tout ça, il y a encore une chose qu’on n’a pas dit. C’est qu’est-ce que le genre en fait ? Au-delà de l’idée même de binarité ou non, au-delà des idées de sexe biologique ou de stéréotypes, on parle de quoi en fait ?

Le genre pour moi c’est plusieurs choses : c’est à la fois l’identité de genre, l’expression de genre et l’intentionnalité de genre.

Et ces 3 éléments sont souvent confondus, à tort. 

L’identité de genre c’est ce que l’on se ressent être profondément.

L’expression de genre ce sont les codes que l’on va utiliser pour exprimer extérieurement notre genre, notre look, notre façon d’être, et cette expression de genre peut utiliser les codes de l’autre genre.

Et l’intentionnalité de genre c’est le genre que l’on cherche à incarner au-delà de ces codes. 

Et même si la nuance peut être difficile à concevoir pour les personnes cisgenres, elle est pourtant bien réelle. 

Personnellement mon expression de genre est androgyne, mon intentionnalité de genre est féminine, c’est-à-dire que je ne suis pas une femme mais que je veux avoir l’air d’en être une, mais mon identité de genre est bien plus complexe et n’est pas juste un positionnement au sein de la binarité homme-femme.

La principale idée à retenir dans le terme “non binarité” est l’idée de continuum, de spectre, de diversité sans limite, d’autodétermination de notre identité au-delà de toute définition extérieure qui souhaiterait nous limiter.

C’est un désengrammage des codes matriciels pour une réinvention créative de ce qu’est le genre. 

Au-delà même d’un positionnement au milieu d’une binarité. 

La non binarité n’est pas seulement un pourcentage de masculin et de féminin, un positionnement sur une ligne droite qui irait du 100% masculin au 100% féminin. C’est un affranchissement du concept même d’opposition entre ces 2 idées du genre.

La non binarité c’est l’idée que n’importe quel mot ou concept peut être utilisé pour décrire notre genre tel que nous le percevons. 

C’est l’idée que personne d’autre que nous même ne peut dire quel est notre genre. 

Et c’est l’idée donc, que la limite de ce qu’est un genre ou de ce qu’il n’est pas est seulement l’étendue de notre imaginaire.

Notre genre peut être une couleur, un objet, une émotion, une sensation, un concept intellectuel, un geste, une phrase, n’importe quoi qui puisse contenir en lui-même le sens que l’on donne à ce que l’on considère représenter cette part de qui nous sommes qu’on peut nommer le genre.

Mon genre à moi il est bleu avec quelques touches de jaune et de rose.

Mon genre à moi il est aérien, volatile, changeant, libre.

Mon genre à moi c’est un cerf, un corbeau, un hibou et un papillon, tout à la fois.

Mon genre à moi il peut tenir dans cette phrase “ je suis un homme efféminé, lesbienne, un pédé qui aime tellement les femmes que j’ai choisi de m’incarner dans le corps de l’une d’elle pour me sentir encore plus proches d’elles”

C’est ça mon genre, bien plus complexe et riche que simplement un positionnement sur une droite qui relierait la masculinité à la féminité.

Seule la non-binarité nous offre cette liberté d’identification et cette liberté de dire qui nous sommes.

Voilà ce que c’est la non-binarité.

Et si les mères élevaient leurs filles comme leurs fils ? (parlons sexisme et notion de genre)

Cet article est une retranscription d’une vidéo que j’ai tournée et mise en ligne sur Youtube. Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous et/ou lire la retranscription qui suit.

D’habitude je commence mes vidéos par “bonjour à tous”, et je me suis rendue compte que c’était pas terrible. C’est une formule assez patriarcale en fait, qui laisse à supposer que le fait que la forme masculine d’un mot l’emporte toujours en cas de mixité, c’est juste normal, alors que c’est tout sauf OK…

Du coup je pourrais dire “bonjour à toutes et tous” mais dans ce cas que fait-on des personnes intersexes et non binaires ? Ca ne laisse pas la place à la neutralité de genre, donc c’est pas OK non plus.

Evidemment, il y a la formule “bonjour à tous.tes” en langage inclusif… Et même si elle a le grand mérite d’exister, je la trouve peu mélodieuse à l’oreille, et pour moi les mots ont une grande importance, je n’utilise jamais les mots que je trouve moches, et il y en a beaucoup. J’ai un rapport très affectif avec le langage et utiliser des mots qui ne me plaisent pas, aussi égaltitaristes et militants soient-ils, ça rentre en collision avec ma sensibilité personnelle, et je m’estime trop pour me faire cet affront à moi-même.

Du coup, aujourd’hui je vais débuter cette vidéo en vous disant, “ Bonjour à vous les humains, je m’appelle Loïs, et aujourd’hui on va parler d’égalité des sexes ! « 

OK, si jamais un jour des extraterrestres regardent cette vidéo ils vont peut-être me trouver discriminante mais il sera toujours temps de modifier ma phrase d’accroche à ce moment là !

Pourquoi parler de sexisme ? 

Certainement parce que de toutes les formes de discriminations qui existent, 

et elles sont nombreuses puisqu’elles concernent toutes les personnes qui ne sont pas des hommes cisgenres blancs hétéro valides catholiques et riches, donc l’immense majorité des êtres humains de la planète en fait, 

donc de toutes les formes de discriminations qui existent disais-je, c’est certainement la plus débile puisqu’elle concerne à elle seule la moitié de l’humanité. C’est-à-dire qu’elle ne peut même pas se cacher derrière la fausse excuse de la minorité.

Ayant grandi en France, dans un village de la campagne normande, j’ai appris que le racisme par exemple, même si c’était mal, avait une forme de logique dans la tête de ceux qui l’exerçaient : il y avait moins de personnes non-blanches que de personnes blanches là où je vivais. Donc les personnes racistes étaient des personnes qui rejetaient ce qu’ils ne connaissaient pas. En tout cas c’était la réponse qu’on me faisait quand je demandais pourquoi aucune fille de ma classe à part moi n’acceptait de danser avec le seul garçon noir de ma classe pour le spectacle de fin d’année.

Dans le cas du sexisme, aucune explication ne peut être avancée, même aussi débile que celle de la minorité, qui, soyons clairs, ne justifie en rien le rejet exercé sur d’autres êtres humains.

 Le sexisme n’a tout simplement aucune justification, même fallacieuse. On exclue par principe la moitié de la population, et ça a l’air d’être OK pour tout le monde, y compris pour beaucoup de femmes, ce qui est quand même à mon avis la seule discrimination défendue par les personnes qui la subissent.

C’est comme si une personne racisée disait que c’est OK qu’elle soit rejetée à cause de son patrimoine génétique. Ca n’arrive jamais. Toutes les personnes qui sont la cibles de discrimination en souffrent et voudrait abolir ce rejet qu’elles subissent.

Sauf une grande partie des femmes qui sont les premières à rejeter le féminisme et à accepter de jouer le jeu du sexisme et du machisme en se battant les unes les autres pour le regard de l’homme.

C’est là la plus grande réussite du sexisme et c’est à ma connaissance la seule discrimination qui a réussi ce tour de force d’être encore plus défendue par ses victimes que par ses agresseurs.

L’infériorité de la femme est tellement partout dans la société qu’elle en devient invisible. Elle est intériorisée par chacun, hommes et femmes, garçons et filles, dès le plus jeune âge. Certains principes sont acquis tellement tôt dans l’apprentissage de l’enfant, qu’on ne peut les remettre en cause qu’avec un effort intellectuel intense à l’âge adulte, ils sont un fondement sur lequel est basé tout un tas d’autres apprentissages, ils sont la base de la pyramide. 

Et qu’est-ce qui se passe lorsque qu’on détruit les fondations d’une pyramide ? Tout s’effondre, et cet effondrement est perçu comme un danger, donc toute idée susceptible de saper nos fondations va être rejeté par principe afin de preserver notre sécurité intellectuelle.

C’est notamment ce qui explique que les femmes sont les premières à maintenir bien fermement le plafond de verre qui les empêche de devenir des citoyens de premier ordre. Accepter que la société les maltraite depuis leur naissance génère beaucoup trop de souffrance et de remise en question.

Cependant, de nombreuses solutions existent pour abolir cette domination masculine et cette idée fausse selon laquelle l’homme blanc hétéro serait la norme de cette société, la version neutre de l’humain, et que toutes les autres versions n’en seraient que des déclinaisons moins abouties.

Etablissons les choses tout de suite :  Il n’y a aucune version neutre de l’humain, il y a juste une petite minorité d’humains qu’on favorise artificiellement au détriment de l’immense majorité, c’est un parti pris sur lequel on peut revenir très facilement, il suffit juste de le décider collectivement.

Il y a donc 2 bonnes nouvelles : la première c’est que les êtres humains discriminés sont plus nombreux que les êtres humains favorisés, donc le jour où on aura décidé de réagir il nous sera très facile de rendre le monde égalitaire de par la force du nombre, il faut juste qu’on se réveille. 

La 2e c’est que la majorité des hommes cisgenres blancs hétéro sont de belles personnes qui n’ont pas envie de dominer les autres et qui, pour beaucoup, n’ont pas conscience de leurs privilèges et seraient ravis de les céder pour un monde plus égalitaire. La plupart d’entre eux sont nos alliés.

Donc la portion de personnes qui cherchent à maintenir le monde tel qu’il est, est ridiculeusement faible. Ils ne réussissent à maintenir cet ordre du monde que parce que nous les laissons faire. Et nous les laissons faire parce que nous croyons que nous n’y pouvons rien, alors que c’est faux.

Comme je le disais, de nombreuses solutions existent pour rétablir l’équilibre entre hommes et femmes et abolir le sexisme, et parmi elles on entend parfois cet argument : « si les mères élevaient leurs filles comme leurs fils, la société deviendrait plus égalitaire en seulement une ou 2 générations. »

Et c’est cette question qu’on va étudier de plus près aujourd’hui.

Cet argument je l’ai moi-même utilisé, notamment parce que j’ai subi une éducation beaucoup trop genrée et particulièrement inégalitaire comparativement à celle de mon frère, mais à bien y réfléchir j’ai pris conscience que les choses étaient loin d’être aussi simplistes, c’est pourquoi j’aimerais qu’on y réfléchisse ensemble aujourd’hui.

D’abord, pourquoi dit-on cela ? 

Au premier abord, ça ne parait pas idiot. On peut se dire qu’effectivement, si une mère éduque différemment son fils et sa fille, elle renforce potentiellement le sexisme de la société en l’appliquant au sein de son propre foyer. Elle inculque à l’un de ses enfants qu’il est supérieur à l’autre et chacun de ses enfants une fois adulte risque donc d’éduquer leurs propres enfants de la même façon, et c’est comme ça que se perpétuent ces aberrations de générations en générations…

Mais aussi logique que cela puisse paraitre au premier abord, il y a de nombreux biais dans cette vision des choses : 

Premièrement, cet argument fait reposer le poids entier de la domination masculine sur… les mères. Donc précisément sur les personnes qui sont discriminées, infériorisées, réduites au silence. 

Est-ce juste ? Pas du tout

C’est comme accuser les africains de leur propre mise en esclavage, c’est comme accuser les natifs américains de leur propre génocide, c’est comme accuser les juifs de l’holocauste. 

Bizarrement, dit comme ça, on prend conscience que faire porter le poids d’une discrimination sur ceux qui en sont victimes c’est profondément injuste, pourquoi est-ce que ce n’est pas aussi clair quand ce sont les femmes les victimes ?

Donc, on pourrait considérer que cet argument serait plus juste si on le formulait ainsi : « si les parents élevaient leurs filles comme leurs fils, la société deviendrait plus égalitaire en seulement une ou 2 générations. » Pourquoi exclure les pères de l’équation ? Parce que ce sont les mères qui sont responsables de l’éducation des enfants ? SEXISME ! Et ce sont les mêmes qui nous diront que la PMA ne doit pas être accessible aux femmes seules et aux lesbiennes parce que la famille DOIT contenir un père… Et pourtant il est d’emblée exclu lorsqu’on parle d’éducation des enfants, cherchez l’erreur…

Et donc, en remplaçant “mères” par “parents” est-ce que cet argument devient OK ?

Pas si sûre…

Pour 2 raisons : la première c’est que le sexisme est tellement ancré profondément dans nos sociétés, que même avec un souhait très fort des parents de proposer une éducation égalitariste à leurs enfants, le message du masculin plus fort que le féminin est partout, à commencer par notre propre langage est ses règles de grammaire aberrantes, mais aussi dans les livres pour enfants, dans les dessins animés, dans les catalogues de jouets, dans les vêtements…

Mais, aussi et surtout dans nos comportements inconscients en tant qu’hommes et femmes. 

Dans la façon dont nous nous tenons physiquement, dont nous marchons dans la rue, dont nous prenons, ou pas, la parole les uns vis-à-vis des autres. 

Donc il faudrait que les parents aient fait un énorme travail de déconstruction intérieure pour appliquer déjà cette égalité genrée à eux-mêmes, car les enfants apprennent plus de ce que l’on est que de ce que l’on dit. 

Je ne suis pas sûre que beaucoup d’humains sur terre, aient réussi à déconstruire intérieurement à ce point les stéréotypes de genre.

Et je précise que c’est vrai quel que soit le modèle familial, avec des parents cisgenres ou transgenres, des familles mixtes, homoparentales ou monoparentales.

Donc une éducation intentionnellement identique pour garçons et filles au sein de la famille ne résoudrait rien si à côté de ça, les enfants perçoivent instinctivement une différence de statut entre homme et femme malgré les discours qui leurs sont tenus. On transmet malgré nous, ce qui nous a été inculqué de force par la société, d’autant plus si on n’en a pas conscience nous-même.

Petit exemple au cas où vous ne souscririez pas à ce point de vue : 

Pourquoi on dit “liberté, égalité, FRATERNITE” ? On pourrait aussi bien dire “liberté, égalité, SORORITE” ? Non ? ça vous choque si on remplace la suprématie du mâle par la suprématie de la femelle ? OK, bah alors « liberté, égalité, SOLIDARITE” dans ce cas là. On a un mot neutre pour une fois, alors pourquoi ne pas l’uitliser au lieu de son équivalent masculin ?

Et puis, c’est quoi cette histoire de déclaration des droits de l’HOMME ? Ils ont où les droits de la FEMME ?

Arrêtons d’utiliser le mot “homme” pour désigner les êtres humains, il y a un mot pour désigner le genre humain c’est, je vous le donne en mille… « HUMAIN » !

Les hommes ça n’est pas l’espèce humaine. L’espère humaine c’est les hommes et femmes, trans et cis, les personnes intersexes et les personnes non-binaires.

Tout ça, ça fait l’humain.

Mais revenons à notre proposition de remplacer “mère” par “parents” dans notre question initiale. 

Il y a un autre argument qu’on pourrait opposer à cette idée que l’éducation parentale pourrait contrer en une ou 2 générations le sexisme de la société : Cela sous-entendrait que la famille est le seul déterminant quand il s’agit d’inculquer les notions d’égalité des sexes, et d’éducation identique pour tous les enfants, quelle que soit leur assignation de naissance.

Dans ce cas, pourquoi les enfants vont-ils à l’école dès 2 ans et demi ou 3 ans ? Pourquoi le congé maternité est-il si court, et le congé parental aussi peu rémunéré ? 

Précisément pour socialiser le plus vite possible les enfants en dehors du cocon familial, en obligeant les parents à les mettre en crèche dès 3 mois ou en réservant le congé parental à des familles où l’un des 2 parents, souvent le père, (sans déconner ?),  gagne un salaire suffisant pour que l’autre puisse arrêter de travailler.

L’explication officielle c’est que ça permet de réduire l’inégalité des chances induite par les différences d’accès à la culture au sein de la famille. Tous les enfants sont réunis au sein de la collectivité très tôt donc bénéficient des mêmes chances de réussite.

Sauf qu’on sait très bien que c’est faux, les sociologues ayant prouvé maintes fois que le déterminisme social n’a pas bougé malgré l’instruction obligatoire, la mobilité sociale restant majoritairement un mythe orchestré par les élites pour nous faire croire à la méritocratie.

L’influence des parents est donc particulièrement réduite sur l’éducation de l’enfant, afin qu’il soit au plus vite inscrit dans une norme commune, en l’occurrence celle selon laquelle les garçons et les filles c’est très différent… 

Donc l’argument selon lequel le modèle familial est le seul référent de l’enfant pour ce qui est de l’égalité des sexes est forcément faux. L’enfant évolue dans une société qui a un message genré très fort, et le message des parents même s’il va à l’encontre, n’a que peu de poids, les enfants passant quotidiennement plus de temps à l’école qu’en famille.

Mais admettons qu’à ce stade vous ne soyez pas convaincus par l’idée que la société elle-même est sexiste dans ses fondements.

Imaginez un instant, un monde où il n’existerait que 2 espèces animales : les singes et les poissons, ils sont tout aussi nombreux les uns que les autres. Dans ce monde, on considère qu’un citoyen pour être respectable doit savoir grimper aux arbres et éplucher des bananes. D’ailleurs les chefs d’état sont élus parmi les meilleurs grimpeurs et le palais présidentiel lui-même est juché en haut d’un arbre. 

Les mondes aquatiques quant à eux sont considérés comme des zones dangereuses, où l’insécurité règne et où le niveau scolaire est bien plus bas. Ceux qui y vivent sont en moyenne bien moins diplômés, et occupent des emplois de ce fait bien moins rémunérés. La pauvreté y règne. 

Lorsqu’un poisson souhaite devenir chef d’état on lui demande donc de prouver sa capacité à grimper aux arbres et à respirer de l’oxygène car s’il n’y parvient pas, il ne pourra de toute façon pas accéder au palais présidentiel. 

Et lorsque les poissons manifestent en disant que le monde est conçu uniquement pour les singes et qu’ils subissent de ce fait de la discrimination, on leur rétorque que c’est faux et que c’est uniquement au mérite que sont élus les chefs d’états, c’est la compétence qui priment et non l’espèce animale…

Ca vous parait absurde comme comparaison ? C’est pourtant bien ce qui se passe dans notre société. Les critères sont basés sur un étalon masculin, qui permet d’évincer les femmes en leur disant qu’elles n’ont juste pas la compétence. Sauf que cette compétence, c’est précisément celle qu’on a refusé de leur inculquer depuis leur naissance sous prétexte qu’elles ont un vagin et non un pénis. 

Donc soyons clairs, quand je dis un étalon masculin, je n’évoque en rien quelque chose qui serait naturellement présent chez les humains dotés d’un pénis à la naissance. Je parle d’un code social qui choisit d’inculquer à ces mêmes humains certaines caractéristiques qui seront ensuite choisies comme seul déterminant pour accéder au pouvoir. Par exemple, une capacité d’analyse froide des choses, sans faire intervenir les émotions dans l’équation. Bah oui, les petits garçons ça pleure pas, tout le monde le sait… 

Quant aux humains dotés d’un vagin, on leur inculque d’autres enseignements qui eux seront considérées comme les caractéristiques des êtres dominés et inférieurs, comme par exemple le fait d’exprimer ses émotions et d’écouter son intuition. 

Tout le monde serait choqué d’avoir un président de la république qui prenne des décisions pour l’État en se basant sur son intuition et ses émotions, non ? Ca paraitrait irrationnel, On attend de lui qu’il agisse avec la tête froide et des analyses chiffrées en tête.

Il est ensuite très facile de dire que les femmes n’ont pas la compétence, on leur a enseigné qu’elles n’avaient pas le droit de l’avoir !

Donc les seules femmes qui se hissent aux plus hautes marches du pouvoir sont celles qui ont refusées de se laisser inculquer qu’elles n’avaient pas le droit, et elles deviennent alors la caution des hommes pour prouver que rien n’interdit aux femmes de diriger, c’est juste qu’elles sont statistiquement moins nombreuses à en être capables, donc cela PROUVE leur infériorité.

Revenons donc à notre question initiale : est-ce que si les parents éduquaient leurs filles et leurs fils de manière identique cela suffirait à établir l’égalité des sexes en 1 ou 2 générations ?

Nous l’avons vu, la société nourrit à tous les niveaux un message sexiste, donc l’influence des parents, aussi importante soit-elle, ne suffirait pas en si peu de temps. Pourtant, les parents doivent éduquer tous leurs enfants de la même manière, c’est indéniable, mais ça ne suffit pas.

Donc elle est où la solution ?

Et bien dans le fait de modifier complètement notre rapport au genre.

Tant qu’on pensera que certains comportements ou centres d’intérêts sont “masculins” et d’autres “féminins”, cela justifiera une hiérarchie entre les 2.

Voir le monde avec ce regard binaire est la source de cette discrimination.

Le genre est un continuum, de même que le sexe biologique. Il n’y a pas juste les pénis et les vagins, il y a tout un panel de possibilités intermédiaires, et les enfants qui naissent avec des organes qui ne rentrent pas dans cette binarité biologique fantasmée sont mutilés à la naissance juste pour nous faire croire que ça n’est pas normal.

Tout cela est une construction sociale qui peut être déconstruite si on le souhaite.

Tout est possible, tous les intermédiaires, et le sexe biologique ne sert qu’à se reproduire, pourquoi en faire un tel fondement de la société ?

Nous sommes humains avant d’être humains doté de tel ou tel organe génital.

Et pourquoi nous faire croire qu’être doté d’un pénis engendre forcément un attrait pour les voitures ?

Ou qu’être doté d’un vagin engendre forcément un attrait pour la couture ?

Tout cela est parfaitement absurde.

Donc pour obtenir l’égalité des sexes, il faut abolir la notion de binarité de genre. En tout cas, c’est ma réponse à moi à cette problématique.

Si vous n’en êtes pas d’accord, vous êtes bien sûr libre de vous exprimer en commentaires, je ne les supprimerai pas sauf bien sûr s’ils sont insultants. Je ne prétends pas détenir la vérité, mais uniquement ma vérité du moment, susceptible de changer, et le débat est toujours enrichissant.

Je ferai très certainement un autre article sur la notion de non-binarité pour aller plus loin sur ce sujet, cette article-ci étant déjà très fourni.

Merci à vous pour votre attention et prenez soin de vous !

La théorie des boîtes : autisme et fatigue, burn-out, dépression

Cet article est une retranscription d’une vidéo que j’ai tournée et mise en ligne sur Youtube. Vous pouvez regarder la vidéo et/ou lire la transcription.

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de fatigue, de burn-out, de crises autistiques et de boites qui s’emboitent 🙂

Petit trigger warning : on va parler de dépression et de suicide, si c’est pas OK pour vous, il vaut mieux passer votre chemin. Surtout prenez soin de vous et faites vous aider. Vous méritez mieux.

Julie Dachez a fait il y a quelques années une vidéo pour expliquer la fatigabilité des autistes en se basant sur la théorie des cuillères, théorie développée par une femme atteinte d’une maladie chronique. 

Je cautionne à 100% la démonstration de Julie Dachez mais j’aimerais aller un peu plus loin pour faire un lien avec les crises d’angoisse, crises autistiques, burn-outs et autres dépressions qui sont causées précisément par cette fatigabilité lorsque nos besoins ne sont pas respectés. 

Même si Julie Dachez dans sa vidéo en explique la raison, j’ai un peu de mal avec l’image des cuillères, l’objet n’ayant pas de lien direct avec la fatigue (je ferai peut-être une vidéo pour expliquer ça plus amplement mais pour résumer j’ai du mal à utiliser une expression imagée si je n’arrive pas mentalement à faire le lien entre l’image et le concept, et là, cuillère, fatigue, j’y arrive pas).

De mon côté je visualise mes réserves d’énergie comme des boites donc ma démonstration se basera sur mon image mentale et non sur celle utilisée par Julie Dachez, mais le concept reste le même.

Imaginez qu’à la naissance vous naissiez avec un capital Vie équivalent à 120 ans d’énergie. 

Jeanne Calment nous a prouvé que c’était possible, alors soyons optimiste, c’est sûrement la dernière fois qu’on le sera.

Visualisez le comme une immense boite remplie à ras bord d’un magnifique liquide bleu. 

Pourquoi bleu ? Parce que le bleu c’est beau. C’est ma couleur préférée et comme c’est ma vision, c’est moi qui choisis la couleur 🙂

A l’intérieur de cette immense boite de 120 ans, il y a 120 boites d’une année.

Chacune de ces boites correspondant à une année d’énergie contient 12 boites d’un mois, qui elles-mêmes contiennent, on va arrondir, 30 boites d’une journée, qui elles-mêmes contiennent 24 boites d’une heure, vous avez compris le concept.

A partir du moment où je suis réveillée le matin, en admettant que je sois en pleine forme ce qui est rarement le cas, et donc avec mes 24 boites d’une heure pleines à ras bord, je commence à creuser dans la première boite d’une heure.

En fonction de ce que je vais vivre je vais vider plus ou moins vite ma boite. Il se peut parfois qu’en seulement 5 minutes, j’ai entièrement vidé ma boite d’une heure, parce que beaucoup de stress, de stimuli, ou trop de choses à faire par rapport à mon énergie disponible.

Je vais donc commencer à creuser dans la boite de ma 2e heure, puis dans celle de la 3e heure.

je peux donc me retrouver à midi avec les 24 boites de ma journée, déjà vide. 

Quand c’est le cas je vais devoir me servir dans les boites du lendemain… Sauf si je peux me reposer pour tenter de remplir mes boites vides, en faisant une sieste par exemple.

Il se peut donc que le lundi à midi j’ai déjà épuisé la totalité des boites de ma semaine, surtout si elles n’étaient pas pleines dès le départ, mais on y reviendra.

Même avec un week-end en mode larve inanimée, ce qui est le cas de presque tous mes week-ends, j’aurai du mal à remplir mes boites suffisamment pour la semaine suivante.

Je risque donc d’entamer ma semaine suivante, avec des boites déjà à moitié vide, qui m’obligeront à taper dans celles de la semaine suivante, et ainsi de suite.

Je vais ainsi vivre ma vie en étant en permanence en dette d’énergie, devant utiliser les boites de mon avenir pour gérer mon présent.

Mais que se passe-t-il lorsque toutes les boites sont vides ?

Oui, les 120 ans potentiels d’énergie vitale avec lesquels je suis arrivée, toutes vides ?

Vous pensez que c’est impossible de vider autant d’énergie à mon âge ?

Détrompez-vous.

Je me souviens d’une conversation précise avec une amie alors que j’avais 34 ans. Je me souviens lui avoir dit que je me sentais déjà épuisée de vivre. J’avais la sensation que juste être en état d’éveil, sans rien faire, c’était déjà réduire mon espérance de vie et mon capital santé. J’étais en fait en train de débuter mon plus gros burn out autistique à ce jour, je n’en avais absolument pas conscience à l’époque ne me sachant pas encore autiste.

Et ce n’était pas la première fois que je vivais cette sensation. 

La première fois que je me souviens de l’avoir vécu, c’était à la fac, j’avais à peine une vingtaine d’années et j’étais juste vidée de tout mon capital. 

J’avais eu une année très chargée, ma 3e année de licence + le passage du permis de conduire qui a été un véritable cauchemar + une vie normale d’étudiante à savoir les soirées, la vie amoureuse, etc… Je croyais encore à cette époque pouvoir vivre comme n’importe qui, en réalité c’était beaucoup trop pour moi.

Cette année là j’ai même été admise aux urgences car je suis littéralement tombée d’épuisement un dimanche matin chez mes parents, j’ai fait un malaise et je me suis écroulée, au réveil, en voulant attraper une bouteille d’eau.

Une bouteille d’eau ça pèse à tout casser 1Kg 5.

C’était trop lourd, et je suis tombée par terre sous le poids de la bouteille d’eau, à 20 ans.

Je sais pas si ça vous donne une idée de mon état d’épuisement.

J’ai redoublé mon année de licence cette année là et c’est ce qui m’a permis de recharger mes boites, n’ayant que très peu de cours à suivre et juste quelques missions d’interims de temps à autre, j’étais majoritairement inoccupée.

c’était mon premier burn-out autistique, j’en ai eu plusieurs autres par la suite.

Dans ces moments là seule une période d’inactivité totale de plusieurs mois permet de se “réparer” : on dort, on agit très peu donc on crée un surplus d’énergie qui vient re-remplir les boites qu’on a vidé prématurément, jusqu’à retrouver un niveau d’énergie correct. 

Mais qu’est-ce qui se passe quand on a pas la possibilité de bénéficier de plusieurs mois d’inactivité totale ?

Parce que quand on est étudiant, c’est une chose, mais c’est quand même rare dans une vie d’adulte ce genre d’opportunité.

Et bien on sombre, comme je l’ai dit dans un burn-out autistique qui de l’extérieur est souvent considéré comme une dépression.

Une dépression qui peut aller jusqu’au suicide. Si si. L’espérance de vie des autistes est drastiquement plus courte que celle des neurotypiques, en partie à cause de ça.

Personnellement, je tiens à peine plus d’un an avec un rythme “classique” de travail. Et quand je dis classique, c’est même faux car comme je l’ai dit, mes week-ends sont ceux d’une larve anémiée. Si j’essayais de vivre réellement comme un neurotypique, à sortir le week end, à faire les magasins, à voir des gens,  je ne suis même pas sur que j’arriverai  tenir plusieurs mois avant de m’effondrer et d’avoir envie de me foutre en l’air.

Et les crises dans tout ça ?

Et bien justement les crises c’est ce qui arrive quand on veut se forcer à faire quelque chose, alors que nos réserves sont vides.

C’est le signe qu’on est en train de creuser notre propre tombe, littéralement, c’est notre corps qui hurle à l’aide.

Que l’on parle de crises autistiques, ou de crises d’angoisse, ça revient pour moi au même, notre corps tente de nous faire comprendre par tous les moyens qu’il est au bout du rouleau et a besoin de repos.

Et chacune d’entre elle abime durablement notre systeme nerveux, notre capacité à s’autoréguler et notre sensation de bien-être. Chacune d’entre elles, nous rapproche de la suivante, car plus on abime notre système nerveux en faisant des crises, moins il est capable de gérer le stress et plus on fait de crises.

Personnellement, des crises d’angoisse et des crises autistiques j’en ai toujours fait, mais plus les années passent, plus j’en fais car j’ai tellement creusé dans mon capital de vie que des choses qui étaient gérables par le passé, ne le sont plus. 

Plus les années passent plus mon autisme me handicape.

Donc pour résumer, une fois nos 120 boites d’ un an d’énergie vidée, ce qui peut arriver avant même l’âge adulte, on creuse dans notre capacité à être vivant, à être heureux et en bonne santé, juste  pour tenter de faire ce que la société attend de nous. Au point de vider toute notre capacité au bonheur, à la joie, à la Vie. Il Ne reste plus alors que les ténèbres, l’épuisement et le désespoir. Et c’est là qu’on attente à nos jours.

Si l’on sait alors qu’on est autiste, on doit trouver une solution pour ne plus travailler, organiser notre vie autrement, faire un dossier de handicap pour tenter de subvenir avec les aides sociales, car nous ne pouvons pas faire autrement. Mais faire ces démarches implique de savoir qu’on est autiste. Quand on ne le sait pas, on consulte un généraliste qui va nous gaver d’antidépresseurs et on va continuer à passer à coté de sa vie sans comprendre ce qui nous arrive.

Je vous fais un rapide panorama de mon parcours pour vous l’illustrer : je vous ai expliqué avoir fait mon premier burn-out vers fin 2004 début 2005, au moment de ma licence. Entre 2005 et 2010 je n’ai jamais travaillé une année complète, j’ai toujours eu plusieurs mois de repos d’affilée.

Fin 2010 j’ai commencé à travailler à temps plein, j’ai eu une pause de 6 mois en 2012 pour mon premier congé maternité. J’ai repris en 2013, et j’ai fait un second burn-out en 2014. J’avais repris le travail depuis seulement une année quand c’est arrivé. J’ai à cette époque commencé à chercher des réponses, l’autisme est rapidement venu sur le tapis, mais j’ai rejeté cette possibilité, je n’étais pas prête à l’envisager.

J’ai été sauvée par ma seconde grossesse début 2015, et je n’ai retravaillé que fin 2016 après un congé parental.

Début 2018, j’ai vécu la scène dont je vous ai parlé avec mon amie, et j’ai fait une immense dépression qu’on pourrait qualifier de 3e burn out autistique. Cette fois-ci j’ai commis une grossière erreur, que je n’aurais pas faite si j’avais su que j’étais autiste, j’ai refusé de demander un arrêt de travail, j’avais peur de ne jamais réussir à reprendre le boulot si j’arrêtais, et j’aimais énormément mon travail, j’avais la sensation que c’était ce qui me permettait de tenir alors que c’était au contraire ce qui creusait ma tombe.

J’ai quand même consulté un psychiatre qui m’a diagnostiqué des “troubles de l’humeur” sans chercher plus loin.

J’ai miraculeusement tenu le coup, non sans passer à “ça” de me suicider, en m’appuyant énormément sur mon compagnon de l’époque qui gérait mes enfants et me laissait me reposer au maximum.

J’ai ainsi réussi à re-remplir mes boites suffisamment pour tenir jusqu’à 2020 mais dans un état dépressif constant.

A cette époque là j’ai senti mon état de santé général se dégrader, j’avais creusé dans mon potentiel de santé et je l’ai senti physiquement. Ma vue a baissée, la qualité de mon sommeil s’est déteriorée.

Quant à ma capacité à être heureuse, j’avais la sensation qu’elle avait disparu pour de bon. Je n’étais vivante que pour ne pas faire de mes enfants des orphelins.

Je me souviens d’une conversation avec ma psy en 2019, lorsqu’elle m’a demandé quel était mon moment préféré de la journée, je lui ai répondu, le soir quand je vais me coucher. A partir de mon réveil le matin, je ne pensais qu’au moment où j’allais enfin pouvoir m’effondrer dans mon lit. Et je vivais comme ça chaque jour, l’un après l’autre, creusant mon capital un peu plus à chaque fois.

2020 m’a momentanément sauvée, grâce au confinement  et au télétravail qui a été une véritable bouée de sauvetage pour moi.

C’est en 2020 que je me suis faite diagnostiquer.

En 2021 le télétravail m’a offert une petite bouffée d’air et j’ai recraqué en 2022, au point cette fois-ci de quitter mon travail. Avec rien derrière. Aucune perspective autre que celle de travailler un petit peu à mon rythme en tant qu’indépendante, une fois que j’en aurai l’énergie. Et je précise que je suis mère isolée. Je suis le seul revenu de mon foyer.

Arrêter de travailler c’est prendre le risque de me retrouver en difficulté financière avec mes enfants. Mais c’est le prix à payer pour ne pas me jeter sous un train.

C’est le prix à payer pour cesser d’hypothéquer mon futur pour tenter de réussir à vivre comme la société voudrait que je vive alors que c’est impossible pour moi.

Aujourd’hui, en 2023, après presque 2 mois d’inactivité totale, je n’ai toujours pas retrouvé ma capacité à ressentir de la joie, qui a disparu pour moi depuis 2018.

Je ne sais pas encore si je retrouverai cette capacité un jour, je l’espère.

Voilà, ce que peut générer la fatigabilité chez les autistes.

On ne parle pas seulement d’une bonne nuit de sommeil pour se remettre, ou même d’un bon mois de vacances.

On parle de suicide, on parle de creuser durablement son capital santé et on parle d’incapacité totale  à ressentir des émotions positives.On parle de ne plus être capable de ressentir de l’espoir ou de croire qu’un jour la vie sera facile.

Ce que j’ai perdu en 2018, en refusant d’écouter mes besoins, je ne le récupèrerai peut-être jamais. En admettant que j’avais au départ 120 années potentielles devant moi, je suis convaincue aujourd’hui d’en avoir perdu plusieurs uniquement liées à l’autisme et à la non prise en compte de mes besoins, par moi-même ! 

Personne ne m’a fait subir ça, je me le suis faite à moi-même, car j’ai cru pouvoir vivre comme les neurotypiques, j’ai cru devoir vivre comme les neurotypiques.

Si je n’avais pas fini par savoir que j’étais autiste, je me serais surement forcée à continuer malgré tout, car le monde entier me renvoyait que j’aurais du être capable de vivre comme ça et que ce n’était pas normal que je n’y arrive pas.

La discrimination qui est exercée sur les personnes autistes, elle est structurelle. Elle n’a même pas besoin de les viser directement, juste d’imposer au niveau sociétal un standard qui nous est complètement inaccessible, et nous oblige à vivre dans la précarité si on veut pouvoir maintenir notre état de santé mental.

Donc la prochaine fois que quelqu’un vous dira qu’il est autiste et que vous aurez envie de lui répondre “ah bon ? ça se voit pas !” demandez-vous si en disant ça, vous n’êtes pas en train de lui tendre une corde qu’il pourrait finir par se mettre autour du cou, car oui, c’est ça le prix de la négation de l’autisme et de nos besoins spécifiques.

Merci à vous pour votre attention et surtout prenez soin de vous.

La diversité est l’avenir de l’humanité

Cet article est une retranscription d’une vidéo que j’ai tournée et mise en ligne sur Youtube en 2023. Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous et/ou lire la retranscription.

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’oublier de laver une partie de votre corps sous la douche ?

Ou de faire une crise d’angoisse parce que quelqu’un vous avait interrompu alors que vous étiez en train de faire quelque chose qui vous passionnait tellement que vous aviez perdu la notion du temps et de l’espace ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de renoncer à vous nourrir ou à vous laver parce que la simple idée de devoir mettre votre corps en mouvement était tellement épuisante qu’elle en devenait douloureuse ? Et que même prononcer les mots “je ne peux pas le faire” vous semblait impossible ?

Ou à l’inverse, de vous sentir parfois tellement débordant d’énergie que vous ne savez plus quoi faire avec votre corps pour tenter de vous débarrasser de ce trop-plein ? 

Et d’alterner ces périodes d’hypoactivité et d’hyperactivité sans cesse, sans pouvoir les contrôler ou avoir une quelconque influence dessus, de vous sentir simplement condamné à les subir et à faire avec ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous sentir profondément mal et oppressé sans être capable de savoir ce qui provoque cette sensation ? 

Est-ce un stimulus extérieur ? Le bruit ? La lumière ? La température ? 

Ou bien est-ce une émotion ? Oui mais laquelle ? Est-ce de la peur ? De la tristesse ? 

Impossible de le savoir et pourtant cette sensation est insupportable, et il faut que quelqu’un finisse par baisser le son de la télé pour que la sensation de soulagement qui suit vous fasse comprendre que le problème c’était le bruit. 

Vous ne l’auriez jamais trouvé tout seul.

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de sourire à votre interlocuteur alors que vous ressentez une profonde tristesse mais que vous n’avez aucun moyen à votre disposition pour exprimer cette tristesse ? Vous savez qu’elle est là, vous la sentez, elle est un poids sur votre poitrine, mais sans comprendre pourquoi, vous ne pouvez pas l’exprimer ou la faire sortir de vous.

Ou d’être incapable de répondre quoi que ce soit quand on vous pose une question car la réponse ne pourrait être qu’une conférence d’une heure et demie et vous vous dites que votre interlocuteur ne souhaitera sûrement pas vous écouter aussi longtemps, et pour cause, vous avez déjà essayé et personne n’a jamais accepté de vous écouter aussi longtemps. 

Au point que maintenant, vous n’essayez même plus de vous exprimer, vous vous contentez de répéter les banalités que vous entendez dans la bouche des autres pour donner l’impression que vous savez tenir une conversation et ne pas être définitivement exclu.

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de connaître la réponse à une question sans savoir expliquer pourquoi ou pouvoir justifier le raisonnement qui vous y a mené ? Au point que si l’on vous demande d’argumenter vous en êtes simplement incapable et passez pour un idiot affabulateur qui ne sait pas de quoi il parle ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous apercevoir qu’en seulement une après-midi de recherche passionnée sur un sujet vous en saviez plus que des personnes qui s’y intéressent depuis des années ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de dire quelque chose à quelqu’un sans avoir l’impression que ce que vous lui dites vient de votre cerveau, mais d’ailleurs ? Comme si vous étiez un canal pour lui diffuser une information qu’il devait entendre ? Et de voir son visage se modifier à mesure que vous lui parlez, et des larmes de soulagement monter dans ses yeux ou un immense sourire se dessiner sur son visage ? 

Et lorsque cette personne vous remercie de ce que vous venez de lui dire, vous êtes presque gêné parce que vous savez que ça ne vient pas de vous mais d’ailleurs, et que vous n’êtes que le poste de radio, pas l’animateur de l’émission qui a fait tout le boulot. Pourquoi est-ce qu’on remercierait un poste de radio pour le travail effectué par l’animateur ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé d’avoir une illumination, de faire un lien soudain entre différentes choses qui ne semblaient pas liées et de l’exprimer à votre entourage et de voir que cette compréhension que vous venez d’avoir les aide à faire eux-mêmes des liens entre des choses et à progresser dans leur propre vie ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de vous apercevoir que les phases d’hypo et hyperactivité que vous vivez, aussi pénibles soient-elles, surviennent toujours au bon moment ? Et vous permettent toujours, au final, d’avoir l’énergie dont vous avez besoin pour réaliser ce qui est réellement important, et d’autant plus lorsque vous les acceptez bon gré mal gré ?

Est-ce qu’il vous est déjà arrivé de littéralement voir le futur ? De deviner les actions ou les paroles de la personne en face de vous avant qu’elle ne le fasse ?

Si vous vivez toutes ces choses, ou au moins une partie d’entre elles, vous êtes probablement neuroatypique, possiblement autiste ou TDAH ou même les 2. Bienvenue dans ma vie. Tous ces exemples que je viens de vous citer, je les vis quasi quotidiennement.

Je m’appelle Loïs, je suis autiste, TDAH, dyspraxique, dyscalculique, haut potentiel, non-binaire, lesbienne, minimaliste et vegan En dehors du fait que je suis blanche, je suis une ode à la diversité à moi toute seule.

Au même titre que vous acceptez de me croire quand je vous explique mes difficultés dans ce monde qui n’est pas fait pour moi, je vais vous demander également de me croire quand je vous affirme des choses pour lesquelles je ne peux apporter aucune preuve.

Je ne vous amènerai jamais aucune preuve de ce que j’avance. Aucune source. Soit vous me croyez, soit vous ne me croyez pas. C’est votre choix et je le respecte dans tous les cas.

Comme vous l’avez vu dans les exemples que j’ai pu vous mentionner, certaines de ces particularités peuvent rendre notre existence difficile, mais d’autres nous donnent un avantage non négligeable sur les neurotypiques, c’est à dire les 97% de personnes dites “normales”. Certaines de ces capacités que nous avons nous permettent des choses qu’aucun neurotypique ne pourra jamais faire et en cela, vous avez besoin de nous. Ce qui nous handicape ce ne sont pas nos particularités sensorielles ou notre dysfonction exécutive (la difficulté à mener des actions), ou notre incompréhension des codes sociaux. Non, c’est simplement le fait que nous sommes minoritaires et que ce monde n’est, de fait, pas conçu pour nous. 

Vous avez besoin de nous, tout comme on a besoin de vous.

La neurodiversité, c’est tout simplement l’avenir de l’humanité.

J’en veux pour preuve le nombre de plus en plus élevé d’enfants et d’adolescents et même d’adultes qui sont diagnostiqués. Aujourd’hui il est temps qu’on sorte de notre placard nous aussi car nous sommes la clé pour modifier la matrice de l’intérieur.

On ne sort pas de la matrice, on la fait imploser de l’intérieur pour redéfinir les régles de l’espace collectif.

Pas étonnant que les groupes de jeunes qui essaient de repousser les murs de la matrice en redéfinissant les règles en terme de genre, d’orientation sexuelle, de façon de réfléchir ou de s’adresser aux autres, soient des communautés où le pourcentage de neuroatypiques (autistes, hauts-potentiels, TDAH, etc…) explose tous les scores. Certains leur reprochent de vouloir détruire les repères de la société, ils ne font que détruire les murs qui séparent les êtres humains en différentes catégories. Cette catégorisation des êtres humains c’est ce qui a permis l’apartheid, l’holocauste, les génocides, l’esclavage, le sexisme, le racisme, le validisme, l’homophobie, la transphobie, etc…

Vous avez besoin de nous pour que l’on crée ensemble un monde meilleur, plus inclusif, où plus personne ne serait rejeté pour sa couleur de peau, son genre, son orientation sexuelle, son handicap, son fonctionnement neurologique, ses croyances ou toute autre raison que les humains ont tendance à utiliser pour séparer au lieu d’inclure.

La séparation c’est l’énergie des forces de l’ombre, c’est l’énergie de la matrice artificielle. Nous sommes un collectif varié, avec des compétences variées et chacun a sa place et devrait pouvoir se sentir bien et respecté dans l’espace commun, chacun devrait avoir son espace d’expression.

Il y a quelques années, j’avais publié une vidéo qui disait que les forces de l’ombre avaient reculé et que la matrice artificielle ne tenait plus qu’à nous et à nos croyances. Des personnes m’ont dit que je m’étais beaucoup trop avancé en disant cela car il suffisait de regarder l’état du monde pour voir que ce n’était pas le cas.

L’état du monde actuel ne dépend plus de la volonté de quelqu’un d’extérieur à nous qui souhaiterait nous maintenir en esclavage, voilà ce que je disais dans cette vidéo.

Aujourd’hui notre avenir nous appartient et la matrice artificielle c’est nous qui la maintenons. Il ne tient donc qu’à nous en tant qu’êtres humains de détruire cette matrice artificielle, et ça commence en détruisant les vieilles croyances qui excluent certains humains.

Peut-être ai-je été trop naïve en pensant qu’une fois libérée de cette oppression extérieure à l’humanité,  les humains sauraient trouver leur voie vers la liberté plus rapidement, et en cela je vous ai peut-être donné un espoir qui a ensuite été déçu, et j’en suis désolée.

Aucune force n’est plus dure à contrer que l’inertie. Et aujourd’hui, c’est contre cette force d’inertie que nous devons lutter ensemble. L’humain doit lâcher-prise collectivement. Oubliez vos anciens repères, vos schémas traditionnels, de ce que doit être un homme, une femme, une famille…

Laissez de la place à ceux qu’on entend jamais, les femmes, les personnes racisées, les personnes handicapées, les neuroatypiques, les personnes trans et non-binaires, écoutez les, ils ont une autre vision du monde que celle des hommes cisgenres blancs hétéro catholiques et riches que l’on voit sans cesse dans les médias.

Nous sommes tous différents et nous avons tous notre place dans l’espace commun, et nous avons tous à gagner à écouter les voix des invisibilisés. C’est la seule solution pour détruire la matrice artificielle de l’intérieur et devenir l’humanité de 5e dimension que nous sommes appelés à être.

Prenez conscience de vos peurs, affrontez-les et prenez conscience qu’elles ne sont en fait que des épouvantards inoffensifs qui vous empêchent de vous libérer et d’être réellement l’humain évolué et libre que vous souhaitez être et que vous méritez d’être.

Ce ne sont que nos peurs qui maintiennent la matrice artificielle en place et créent toute cette souffrance au sein du collectif humain. 

À l’intérieur même de votre esprit, deconstruisez toutes vos croyances, vos certitudes, acceptez de laisser rentrer de nouvelles idées. Vous n’êtes pas obligé d’être d’accord, juste, laissez les rentrer et observez les sans les juger, puis lâchez les.

Accueillez la différence, accueillez les points de vue inhabituels sans chercher à les catégoriser en vrai ou faux. Acceptez simplement qu’ils existent et qu’ils font partie de ce monde dans lequel vous vivez.

La diversité et son acceptation est la clé pour déverrouiller le coffre dans lequel nous sommes tous enfermés.

Vous n’avez pas besoin de comprendre pour accepter une autre réalité que la vôtre, vous n’avez pas besoin d’être d’accord pour accepter que ça existe et que c’est la réalité de certains humains.

Tout ce que vous avez à faire c’est déconstruire vos murs intérieurs et faire de leurs ruines des marches d’escaliers qui vont vous permettre de vous élever encore plus haut. L’humanité ne peut grandir que si chacun des êtres humains grandit en lui-même.

Donc acceptez la diversité, accueillez la, même si vous ne la choisissez pas pour vous-même.

Vous n’avez pas besoin de comprendre ou d’être d’accord, juste d’accepter et d’accueillir en vous et autour de vous la diversité des humains qui existent.

Et si vous faîtes vous-même partie de cette diversité invisibilisée, prenez la parole, exprimez-vous, vous n’êtes pas moins important du simple fait d’être minoritaire. 

Votre parole n’a pas moins de valeur, votre existence à elle seule est indispensable à l’humanité, sinon vous ne seriez pas là, alors soyez vous- même et soyez-en fier.

Il n’y a pas qu’une seule façon d’être humain et heureusement. Acceptez d’être des modèles pour ceux qui n’ont pas encore les moyens d’assumer qui ils sont. Acceptez d’obliger les autres à changer leur façon de voir le monde simplement en affirmant fièrement qui vous êtes, vous leur rendez service en leur imposant votre existence.

Le rejet de la différence est le fondement même de la matrice artificielle. Construire un monde meilleur c’est accepter que ce que nous refusons existe même si on ne le souhaite pas. Car en rejetant les autres c’est une part de nous que nous rejetons.

Alors acceptons nous tous, accueillons nous tous, et acceptons d’autant plus ce qui nous dérange.

Merci à tous de m’avoir lu jusqu’au bout.

Pourquoi recevoir des cadeaux et en offrir est si difficile pour les autistes ?

Cet article est la retranscription écrite d’une vidéo que j’ai créée et mise en ligne sur Youtube en décembre 2022. Vous pouvez regarder la vidéo ci-dessous et/ou lire la retranscription.

Aujourd’hui j’ai décidé de vous parler de la difficulté à recevoir des cadeaux et à en offrir.

En tant qu’autiste j’ai énormément de mal avec le mois de décembre, cette période de l’année où tous les humains semblent avoir décidé d’un commun accord qu’il fallait s’offrir des cadeaux, et donc, accepter également d’en recevoir.

En effet, offrir des cadeaux et en recevoir semble être une activité naturelle et agréable pour les neurotypiques, or, pour moi, et je pense pour beaucoup de neuroatypiques, c’est particulièrement compliqué.

D’abord, offrir des cadeaux : J’ai l’impression que pour les personnes neurotypiques, donc qui ont le même fonctionnement que l’immense majorité des êtres humains, offrir un cadeau c’est genre : je rentre dans une boutique pour me balader, “oh tiens, ça ce serait génial pour Jean-Pierre ! Je le prends. Oh et puis ça je suis sûre que Gislaine va adorer, je le prends !” Et bam, les cadeaux de Noël sont faits.

Pour moi, c’est genre : bon je suis invitée à Noël, qui va être là ? Ok. Donc il faut que je réfléchisse à qui sont ces gens. Qu’est-ce qu’ils aiment ? Qu’est-ce qu’ils n’aiment pas ? Comment est leur maison ? De quoi ils aiment parler ? Comment ils sont habillés ? Quels sont leurs loisirs ? etc… Et me voilà partie dans plusieurs heures de réflexion pour tenter de rassembler tout ce que je pense savoir sur chacune des personnes qui sera présente le jour de Noël, et tenter de trouver une cohérence parmi tous ces morceaux d’informations épars dont je dispose, afin de déceler une ligne directrice qui me permettrait d’imaginer ce qui pourrait leur faire plaisir.

 Imaginez le temps et l’énergie que ça prend lorsqu’il y a 15 invités, dont certains que l’on ne voit qu’une fois par an, à Noël… 

Soit dit en passant, l’exercice est rendu d’autant plus difficile que les autistes ont souvent une mémoire différente des neurotypiques. Personnellement je ne me souviens pas des choses de façon linéaire, comme une histoire et je ne peux pas retrouver mes souvenirs de cette façon non plus. Mes souvenirs me reviennent par association d’idées de façon complètement anarchique et incontrôlable. Donc rechercher un souvenir précis est d’autant plus compliqué. 

Je pourrais faire des choix plus “neutres”, c’est d’ailleurs ce que je fais parfois pour éviter l’épuisement, et offrir quelque chose que “tout le monde” aime. Mais il n’y a rien en réalité que “tout le monde” aime. Mettons que je veuille offrir des chocolats. C’est rassembleur le chocolat. Bah oui, mais lesquels ? Les rayons débordent de dizaines de variétés différentes. Est-ce que cette personne aime le chocolat noir ? au lait ? Aime-t-elle quand il y a de l’alcool dedans ? Et c’est reparti pour des heures de réflexions, à essayer d’établir des modèles prédictifs en me basant sur ce que je pense savoir des personnes qui aiment le chocolat noir ou le chocolat qui contient de l’alcool. Est-ce que cette personne à qui je souhaite offrir ce cadeau pourrait rentrer dans ce modèle que j’ai établi des personnes qui aiment le chocolat alcoolisé ?…

Mais imaginons que j’y arrive. Je dois ensuite choisir dans quel magasin je vais me rendre pour acheter ce que j’ai choisi pour Tata Josette. Je dois choisir quand je vais y aller. 

Vous me direz jusque là, vous aussi. 

Sauf que la différence, c’est que moi, comme la plupart des autistes, je déteste les magasins. Je déteste les endroits où il y a beaucoup de stimuli, beaucoup d’objets, beaucoup de lumière, beaucoup de choses à voir et à analyser, beaucoup d’énergies qui interfèrent avec ma sphère personnelle. Je déteste les endroits où il y a des gens, et du bruit, et plein de conversations qui s’emmêlent, que je ne peux pas m’empêcher d’entendre et auxquelles je réagis intérieurement et qui m’emmènent encore dans des réflexions épuisantes alors que je suis censée trouver le cadeau de Tonton Jean-Claude. 

D’autre part, les autistes souffrent de quelque chose qui s’appelle la dysfonction exécutive. C’est une difficulté, plus ou moins marquée, pour réaliser des actions, et qui peut intervenir à différentes étapes de la réalisation d’une action : trouver l’énergie et la motivation de le faire , trouver comment organiser les étapes qui vont permettre la réalisation de cette action, choisir de quelle manière on va la réaliser, puis réussir à la réaliser. 

Toutes ces étapes demandent beaucoup plus d’énergie à un autiste qu’à un neurotypique, et souvent beaucoup plus de temps. Entrer dans un magasin et y acheter quelque chose est un acte banal du quotidien pour beaucoup, pour nous c’est un effort qui nous rappelle à quel point ce monde n’est pas fait pour nous.

Je stimme beaucoup dans les magasins, pour tenter d’évacuer mon stress. 

Stimmer c’est faire des gestes répétitifs comme agiter ses doigts, se balancer, ou faire les 100 pas nerveusement. Sauf que j’essaie de le faire discrètement pour ne pas attirer des regards surpris.

Donc je sais que lorsque je vais m’y rendre, ça va être désagréable, ça va être épuisant, donc je n’ai pas envie d’y aller. Je ne le fais que pour répondre à cette injonction sociale qui veut que l’on offre des cadeaux à Noël, et parce que des gens m’ont invité et que ça ne se fait pas de refuser une invitation pour Noël. D’ailleurs si on tente de le faire, les gens insistent car ils veulent qu’on se sentent accueillis et pas rejetés. C’est adorable de leur part sachant qu’ils ne peuvent absolument pas imaginer les angoisses et l’épuisement que tout ça génère chez moi.

Donc comme je déteste les magasins, j’essaye d’être stratégique : si je peux, dans le même magasin, trouver les cadeaux pour plusieurs personnes, j’aurais moins de magasins à faire, donc je serai potentiellement moins épuisée.

Mais même une fois dans le magasin, comme je l’ai dit pour les chocolats : aucun article n’existe en un seul exemplaire, il y a toujours un choix pléthorique. Et là, je suis obligée de me lancer dans une étude comparative de chacun des items présents pour tenter de déceler lequel correspondrait le plus à ce que je pense savoir de la personnalité de mamie Paulette. 

J’imagine que je pourrais faire comme certains, prendre le moins cher. Mais j’ai envie de vraiment faire plaisir quand j’offre un cadeau. Car voir la déception sur le visage de la personne à qui je l’offre, après tant d’efforts passés à tenter de lui offrir quelque chose qui lui corresponde, c’est juste déchirant et déprimant et ça me renvoie une fois de plus au fait que je suis vraiment un extraterrestre et que je ne comprends pas les êtres humains.

Imaginez donc, que tous ces efforts sont à multiplier par le nombre d’invités présents. Je peux vous assurer que mes mois de décembre sont toujours éreintants et angoissants.

Mais, alors qu’on peut se dire qu’on a fait le plus dur, arrive le 24 décembre. Et là, les cadeaux il va falloir se confronter au visage de celui qui les reçoit, le verdict tombe, est-ce que ça va plaire ou pas ? J’ai l’impression d’être un accusé au tribunal, en attente de son jugement. 

Parce que, les neurotypiques disent souvent que les autistes n’ont pas d’empathie : c’est faux ! On a juste pas la même que vous. Moi, je ne comprends pas les gens, je ne comprends pas les codes sociaux, même si j’ai appris avec les années à les appliquer, mais par contre, je lis les visages. Je lis le regard des gens. Je vois ce qu’ils ressentent. Je suis une éponge, c’est pour ça que souvent j’évite de regarder les gens car leurs ressentis me polluent et j’ai déjà bien assez à faire avec les miens. Sauf dans mon boulot où là je cherche à les aider et où ce super-pouvoir est particulièrement utile.

Mais là, quand il s’agit de regarder les gens ouvrir les cadeaux que je leur ai offert, c’est une vraie torture. Sauf quand je suis sûre de mon coup, ce qui est rare, mais ça arrive avec les gens très extravertis, qui ne sont pas avares d’informations sur eux. Ils disent tellement qui ils sont dans toute leur attitude, leurs mots, leurs réactions, qu’il est plus facile pour moi de trouver comment les rendre heureux.

Mais, le pire c’est ensuite : quand c’est moi qui reçoit les cadeaux. Là le stress est à son maximum, j’ai le cœur qui bat la chamade et je suis plus que jamais dans le faux-self. 

Le faux-self pour ceux qui ne connaissent pas, c’est une fausse personnalité de façade que les neuroatypiques développent et utilisent dans les interactions sociales. C’est un comportement qui correspond à ce qui est attendu par les autres, mais qui ne correspond en rien à notre vraie personnalité. C’est comme enfiler un costume. Les gens croient que c’est nous, mais non, c’est juste un masque derrière lequel on se cache, une armure qui nous protège.

Donc au moment où je reçois des cadeaux je suis dans le faux-self à fond. Le mien est relativement extraverti, souriant et sociable. Rien à voir avec qui je suis vraiment à savoir une personne introvertie, angoissée, et solitaire.

Je sais qu’en ouvrant les cadeaux, je vais me retrouver confrontée avec l’image que les gens ont de moi. Et ça fait mal car ça me rappelle à quel point cette image n’est pas qui je suis. Ça me rappelle que justement je suis dans le faux-self avec la plupart des gens que je côtoie et que pratiquement personne ne me connait réellement et ne sait réellement ce qui me ferait plaisir.

Mais surtout, il va falloir que je MONTRE une réaction. Et c’est ça le plus dur. 

Si je m’écoute, quand je reçois quelque chose, je ne suis que dans les pensées : est-ce que j’aime cet objet ? Comment je vais l’utiliser ? Est-ce que je me le serais acheté ? Comment  je vais faire pour que cet objet ne devienne pas un poids dans ma vie ? (Oui, petite précision, je suis minimaliste car les objets ont un poids énergétique dans ma vie et plus j’en ai plus je croule sous ce poids, donc j’ai besoin de faire du vide très régulièrement mais il est compliqué de se débarrasser d’un cadeau, ça me donne l’impression d’être ingrate ) Pourquoi cette personne me l’a-t-elle offert ? Quelle image a-t-elle de moi pour m’offrir ça ? Qu’attend-elle de moi ? Est-ce un message ? Cette question peut sembler bizarre, mais en tant que femme très masculine, on m’a souvent offert “des trucs de fille” : le cauchemar absolu pour moi. Le truc qui réveille des traumatismes d’enfance, quand on essayait de me faire rentrer dans une case qui n’était pas la mienne : celle des filles.

 Et dans ces cas là, au-delà du fait que je n’aime pas ce qu’on m’offre, j’ai la sensation qu’on me dit aussi : “je ne t’aime pas comme tu es, je voudrais que tu sois différente.” C’est extrêmement violent.

Bref, au moment où je découvre le cadeau, je suis en intense réflexion. Sauf que la personne qui me l’a offert me regarde et attend une réaction de ma part. Et c’est là que c’est dur. Je dois réussir à m’extraire de mon monde intérieur, bien plus confortable pour moi que le monde extérieur, et forcer mon visage à sourire, m’efforcer de dire merci, voire de commenter pourquoi j’aime ce cadeau. Et c’est un effort épuisant, même si j’aime réellement ce qu’on m’a offert.

Au final, à la fin de la soirée, je suis littéralement éreintée, vidée de mon énergie et souvent complètement déprimée.

Vous comprendrez donc aisément pourquoi, pour moi, et je pense de nombreux autistes, les “fêtes” de fin d’année sont loin d’être une fête.

Les anniversaires c’est encore pire puisqu’on est le seul à recevoir des cadeaux donc l’attention ne peut même pas être répartie sur les autres invités. 

C’est pour ça que je ne fête jamais mon anniversaire.

Donc si vous avez une personne autiste dans votre entourage, ne le prenez pas mal si, comme moi cette année, elle décide de boycotter Noël, et si ce n’est pas le cas, n’hésitez pas à lui demander ce qui lui conviendrait le mieux lors de cet évènement.

Je précise que ce que j’ai expliqué correspond à mes difficultés, et je sais qu’elles sont partagées par d’autres personnes neuroatypiques, mais pas nécessairement toutes. 

Et inversement, d’autres personnes sur le spectre autistique ou souffrant d’autres troubles du neurodéveloppement pourraient rencontrer des difficultés que je n’ai pas mentionné ici. 

De manière générale, j’ajoute enfin, que ce n’est pas parce que nous pouvons le faire que c’est confortable de le faire. Et donc partir du principe que si une personne peut, ça veut dire qu’elle n’est pas autiste, est faux. 

Parfois nous pouvons mais ça nous épuise, et tout nous épuise tellement dans ce monde que parfois, savoir précisément ce qui nous pose problème dans une situation nous est impossible. 

Cette impossibilité de savoir ce qui ne nous convient pas, est précisément ce qui nous empêche de prendre soin de nous. 

Lorsque l’on a identifié un stimulus comme problématique, on peut tenter de le supprimer. Lorsque l’on est envahi par une sensation de mal-être, de trop-plein, sans savoir d’où ça vient ou ce que l’on pourrait faire pour l’apaiser, on a juste à subir en serrant les dents et prier pour que ça s’arrête, et ça finit souvent en crise ou en burn-out.

Merci à tous de m’avoir lu, en espérant que mon expérience personnelle puisse vous permettre de mieux comprendre notre quotidien. 

Et si vous souffrez des mêmes difficultés que moi, n’hésitez pas à envoyer cet article à vos proches pour leur expliquer ce que vous vivez.

Et si certains êtres humains étaient des bots ?

Aujourd’hui j’ai envie de partager avec vous une théorie. Pas pour décider si elle est vraie ou non, mais juste pour s’ouvrir à un possible parmi d’autres, et ainsi potentiellement déconstruire certaines certitudes, ouvrir certaines portes.

Déconstruire est précisément ce qui nous permet d’accéder à plus de vérités, plus de lumière et donc plus de liberté et de mieux-être, je vous propose donc ce petit exercice d’imagination qui peut vous permettre de prendre conscience de certains de vos conditionnements, et peut-être déclencher des ouvertures de conscience.

Imaginez un instant, que parmi les êtres humains que vous croisez tous les jours, voisins, collègues, peut-être même amis, certains d’entre eux ne soient tous simplement pas des êtres humains ?

Imaginez que ces êtres soient simplement des corps sans conscience, qui ne réagissent que par programmation, tels des intelligences artificielles. Un peu comme des PNJ (Personnages Non Joueurs) dans un jeu vidéo.

Qu’est-ce que cela changerait à votre vision du monde ? De vos relations aux autres ? De votre rôle sur Terre en tant qu’être conscient habité d’une âme, évoluant au milieu d’êtres sans conscience contrôlés par un programme informatique ?

Est-ce que cela n’aurait pas un impact sur cette tendance que l’on a tous à vouloir se fondre dans la masse en se calant sur ce que font, disent, pensent les autres ?

Imaginez que ces êtres sans conscience, ces PNJ, ne soient là que pour nous proposer cette alternative à nous, les êtres conscients, minoritaires sur cette planète que nous habitons, de choisir entre s’écouter soi-même ou écouter ce que notre environnement tente de nous imposer. Comme un test de foi, une épreuve initiatique visant à évaluer notre niveau de conscience.

Est-ce que cela vous aiderait à revenir vers vous-même, vers votre propre guidance intérieure, de savoir que ces injonctions qui proviennent de votre entourage, proche ou moins proche, ne proviennent que de la matrice elle-même via ces êtres sans conscience qui ne seraient que ses relais et non des personnes humaines vivant une expérience, comme nous le sommes ?

Ils seraient donc des gardiens de la Matrice dont l’objectif serait de vous emprisonner un peu plus chaque jour dans un conditionnement, afin que vous deveniez vous-même petit à petit un gardien de cette Matrice en relayant vous aussi ce qui vous aura été inculqué.

Je vous invite à vous poser la question, non pas de savoir qui parmi les personnes que vous connaissez pourrait être un de ces êtres sans conscience, car finalement cela importe assez peu, mais ce que serait votre vie si vous acceptiez de n’écouter que vous-même, et plus les injonctions qui proviennent des autres, précisément parce que ces autres auraient justement pour but de vous enfermer, et non de vous libérer.

Et je vous invite également à vous poser la question lorsque vous exprimez quelque chose, à quel point ce que vous dites vous appartient réellement ? Est-ce que vous ne seriez pas en train de relayer une information que l’on vous a rabâché tellement de fois qu’elle est devenue une vérité pour vous ?

Et si le but du parcours Flammes Jumelles n’était pas la réunion ?

S’il est bien une thématique qui fait couler énormément d’encre ces derniers temps dans le monde de la spiritualité, c’est bien celui du parcours Flammes Jumelles… Certains y croient, d’autres pas, certains pensent que c’est une arnaque qui nous pousse à tolérer des choses intolérables, d’autres que c’est un parfait masque pour les pervers narcissiques, et d’autres encore y croient dur comme fer et se sont investis dans le parcours avec ferveur et détermination…

Cependant, l’objectif visé par ce parcours tant décrié, ne l’est, lui, jamais réellement. Tous ceux qui donnent foi au concept semblent s’entendre sur l’idée que l’objectif du parcours est la réunion avec son Autre, et que les étapes par lesquelles on passe pour atteindre cet objectif, ne sont précisément que des étapes…

Et si l’important était le chemin et pas la destination ?

Et notamment une étape très particulière du parcours : la complétude.

Tous les théoriciens du concept FJ nous explique que la complétude est cette étape qui consiste à ne plus avoir besoin de notre Autre pour se sentir bien, complet en soi. Atteindre la complétude signifie sortir définitivement de toute dépendance affective, notamment pour le chaser, celui qui cherche à attirer l’autre à lui, le runner étant celui qui fuit la relation.

Atteindre cette étape de complétude est déjà un sacré challenge en soi. Cela implique énormément d’introspection, de confrontation à ses blessures de l’âme (pour rappel, blessures de rejet, d’abandon, d’injustice, de trahison et d’humiliation) afin de parvenir à cet état.

En théorie, une fois que l’une des 2 flammes jumelles, souvent le chaser, celui qui est conscient du lien, atteint cet état de complétude, son Autre, le runner, qui le fuit depuis le début et rejette le lien, revient comme par enchantement et c’est la réunion…

On se trouve donc là, en terme de concept, face à un énorme paradoxe : pour que ton Autre revienne, tu dois cesser de souhaiter son retour… Une fois que tu auras trouvé ton équilibre seul, à ce moment là il reviendra… Et renversera par son retour tout l’équilibre que tu auras mis des mois voire des années à construire…

Dans le genre pervers…

Mais admettons. Admettons que le challenge soit réel, et réellement souhaité par la Source…

C’est quand même très schizophrénique comme concept… Pour obtenir ce que tu veux tu dois cesser de le vouloir et là tu l’auras…

A mon humble avis, il existe fort peu d’humains actuellement incarnés dans la 3D, capables d’avoir un tel positionnement… Cela m’évoque fortement une mauvaise traduction du concept tel qu’il a été souhaité initialement, voir une perversion intentionnelle d’un concept lumineux par les forces de l’ombre… Mais ça n’est que mon avis…

Revenons en au concept en lui-même et à son objectif : imaginez un instant que le but que vous devez viser en réalité ne soit pas cette réunion avec votre Autre, après tout si la Source vous avait souhaité réunis, elle ne vous aurait pas séparé au départ, je dis ça je dis rien, mais que le but soit précisément ce concept de complétude si difficile à atteindre ?

Imaginez un instant que l’objectif ne soit à aucun moment de vivre l’expérience du couple, ou de la sexualité sacrée, avec votre Autre, mais uniquement de réussir à vous affranchir de toute dépendance ? D’accéder à votre pleine et entière souveraineté ?

Le couple est un modèle sociétal matriciel, dans le sens où la Matrice nous pousse à croire que c’est le seul moyen d’accéder au bonheur, alors que le bonheur ne dépend finalement que de notre réalité intérieure. Cela prendrait donc du sens de penser que le concept initial aurait été perverti par la Matrice afin de nous pousser à croire qu’une fois la complétude atteinte, il reste encore une étape, celle qui consiste, malgré le fait que l’on se sent enfin bien en dehors de toute notion de couple… à se mettre en couple…

Pourquoi ? Pourquoi alors que l’on a atteint un objectif si difficile à atteindre : être heureux, pourquoi penser qu’il reste des choses à faire ? Des étapes à checker ? Quelle plus-value peut-il y avoir une fois qu’on a atteint le bonheur suprême à chercher à vouloir obtenir plus ?

Personnellement cela me semble très égotique et extrêmement peu divin, ce besoin de toujours plus une fois qu’on a atteint l’équilibre…

Et au nom de cet objectif de réunion, le chaser, notamment, accepte d’endurer des comportements intolérables de la part de son runner, parfois au point de ne plus savoir s’il est réellement sa FJ ou un simple pervers narcissique suffisamment au fait du concept pour en profiter pour vampiriser sa victime…

Imaginez maintenant que le concept soit vendu comme ça au départ : vous êtes obsédé par une personne, elle est possiblement votre flamme jumelle, votre objectif est de parvenir à être heureux, avec ou sans elle.

Cela justifierait-il autant de souffrances, autant de comportement intolérables qui se retrouvent tolérés sous couvert d’une mission divine ?

Parcours FJ ou pas, notre souveraineté devrait toujours être notre priorité.

Et si vous acceptez l’idée que l’objectif visé n’est pas la réunion, objectif qui implique d’être dépendant des actes ou non-actes de l’autre, mais uniquement votre propre liberté intérieure, qui ne dépend que de vous et de vos choix, bizarrement, le parcours prend un tout autre sens…

Le parcours FJ, si on exclue cette dernière étape de la réunion, devient alors un parcours initiatique comme tant d’autres : tu débutes ta route plein de dépendances, de fausses croyances et de blessures émotionnelles, et tu avances pas à pas vers ta propre libération intérieure, tu te nettoies petit à petit de tout ce qui t’entrave et t’encombre, et ton Autre n’est là que pour te montrer ce qui reste à régler.

Alors certes, auriez-vous réellement envie de vous lancer dans un tel parcours initiatique, si difficile et souffrant si vous n’aviez pas en ligne de mire la carotte de la réunion avec votre Autre ?

Peut-être pas, mais d’un autre côté, pensez-vous réellement être en capacité d’atteindre une vraie complétude tant que vous aurez cet objectif en ligne de mire ?

L’idée de vivre un couple sacré est certainement la meilleure motivation à se lancer dans ce parcours initiatique, précisément parce que la Matrice a cherché à nous faire croire que le bonheur était inaccessible en dehors de la vie de couple, après tout la lumière aussi peut utiliser les outils de l’ombre pour triompher.

Mais s’accrocher à cet objectif une fois que l’on a commencé le parcours ne fera que vous en éloigner.

Parcours FJ ou non, notre bonheur dans la vie ne devrait jamais dépendre des choix et des actes d’une autre personne, quelle que soit l’importance que nous accordons à cette personne.

Flammes Jumelles, je vous le dis, cessez de souffrir dans l’attente d’une réunion hypothétique, cessez de tolérer ce qui est intolérable ou de souffrir dans une relation inconfortable simplement parce qu’on vous a dit que l’Autre vous était destiné. Reprenez votre pouvoir personnel et cessez de conditionner votre bonheur aux actes de qui que ce soit. Vous êtes les seuls et uniques responsables de votre propre bonheur. Etre en couple n’est pas une condition pour être heureux, c’est un bonus une fois que l’on est déjà heureux.

Sortir de la Matrice ?

On peut pas !

Voilà, c’est fait, merci bien, au revoir Messieurs-Dames 😀

Trêve de plaisanterie, le sujet est d’importance, alors on va essayer de le traiter sérieusement et avec méthode.

Tout d’abord, c’est quoi la Matrice ?

Si vous avez vu les films Matrix (ce que je vous encourage vivement à faire si ce n’est pas le cas, ces films sont bourrés d’indices précieux sur la réalité dans laquelle nous vivons, tout comme bon nombre de films de science-fiction), vous avez certainement déjà une réponse à cette question, y compris possiblement la certitude que ce n’est que de la science-fiction justement, et aucunement la réalité.

Mais pour le bien-fondé de cet article, on va adopter une définition commune de la Matrice, la mienne en l’occurrence, après tout je suis chez moi, j’ai les clés…

Donc, dans cet article, et même dans la totalité du contenu de ce site, la Matrice désignera l’ensemble des règles, codes, « vérités », qui nous sont inculquées et imposées par les pouvoirs en place depuis toujours, et qui sont adoptées, acceptées et intégrées par l’immense majorité des êtres humains, ayant pour conséquence de nous empêcher d’être libres et souverains.

Ces règles comprennent la quasi-totalité, si ce n’est la totalité, de ce qui nous est enseigné à l’école, ce qui est répété à longueur de journée dans les médias (soit dit en passant, plus une information est répétée dans les médias, plus cela veut dire qu’elle est fausse et n’a pour but que d’endoctriner les masses) et de manière générale tout ce à quoi la population adhère sans pour autant en connaître la raison, et ce malgré son évidente stupidité.

Si vous pouvez poser la question « Pourquoi ? » et que la réponse est « Parce que c’est comme ça »,  » C’est la règle », « C’est ce que tout le monde fait » ou « C’est comme ça qu’on a toujours fait », alors on est en plein dans la Matrice. Et le pire, c’est que parfois, même quand la réponse c’est « Parce que j’en ai envie » on est encore dans la Matrice… Et oui elle est partout, et surtout dans notre tête, mais on y reviendra.

Une matrice, au sens littéral, nous contient autant qu’elle nous emprisonne. C’est le cas également pour celle dont nous allons parler ici. Ces règles qu’elle nous impose sont autant indispensables que limitantes. Avoir des règles dans la société est nécessaire, ça s’appelle le vivre-ensemble, ça permet une certaine harmonie dans les rapports humains. Ce ne serait pas un soucis dans le cas présent si elles n’étaient pas aussi néfastes à l’humanité et remplies de mensonges sur la nature de ce qu’est l’humain et l’étendue de ses possibilités.

Ainsi, la Matrice nous pousse à croire que nous possédons des limitations, et c’est précisément cette croyance qui crée ces limitations. En vérité tout est possible. Rien ne nous est inaccessible puisque nous sommes des êtres créateurs, d’essence divine, incarnés dans la matière et qu’en tant que tel, nous avons le pouvoir de modeler la matière et l’énergie et de les utiliser pour créer ce que bon nous semble.

Mais puisqu’on nous a fait croire depuis toujours que c’était impossible, cette impossibilité est désormais engrammée au sein de notre conscience collective. Ainsi, il ne suffit pas forcément de se déprogrammer soi-même de cette croyance, si tant est que ce soit possible, pour automatiquement pouvoir reprendre notre pouvoir divin. Certains y arrivent certainement, mais c’est loin d’être accessible à tous ceux qui en sont convaincus et en émettent le souhait. J’imagine qu’il doit y avoir une façon d’y arriver individuellement, mais je pense personnellement que la meilleure route à prendre pour se libérer de la Matrice est surtout de faire évoluer le collectif, mais nous y reviendrons, là aussi.

En effet, nous sommes tous rattachés au collectif humain (ainsi qu’à d’autres collectifs en fonction de nos vies passées/futures/parallèles, mais c’est un autre débat dans lequel je ne m’égarerai pas ici), et le collectif humain dans son ensemble tient pour acquis que certaines choses sont impossibles, elles le deviennent alors réellement pour chacun d’entre nous.

Pourquoi mettons-nous autant d’énergie et de budget dans « l’éducation » des enfants ? Précisément parce qu’en tant que nouveaux humains, l’impact sur eux de la conscience collective humaine est encore limité, et qu’ils ont donc un pouvoir potentiellement effrayant pour ceux qui souhaitent nous limiter et nous contrôler. « Eduquer » les enfants si vite, dès 3 ans en France, voire plus tôt, permet de leur inculquer avant même qu’ils n’aient pris conscience de leur pouvoir, qu’ils n’ont pas ce pouvoir. Une fois convaincus, ils deviennent alors eux-mêmes des agents de la Matrice, comme nous le sommes tous, persuadés de notre profonde incompétence et de notre absence de valeur.

Mais je m’égare…

Maintenant qu’on s’est tous mis d’accord pour savoir de quoi on parlait, pourquoi vouloir en sortir de cette Matrice ?

Après tout, on l’a dit plus haut, les règles sont nécessaires pour vivre en société…

Certes, mais qui les a dicté ces règles ? Alors là, on pourrait partir dans un immense cours d’histoire de l’humanité, repartir des origines pour étudier la façon dont les cultures et les sociétés se sont constituées…

Ce serait très certainement passionnant, mais on ne va pas le faire. D’une part parce que je ne possède pas les connaissances suffisantes pour vous faire cette démonstration, et d’autre part, parce que mon propos n’est pas là.

La problème de la Matrice, ce n’est pas le fait que la société dans laquelle nous vivons nous impose ses règles, c’est le fait qu’elle nous éloigne de nos ressentis, de nos intuitions, de nos élans du cœur. Elle prend tellement de place dans notre esprit, dans notre environnement, qu’elle nous assourdit de sa présence, nous coupant complètement de la voix/voie du cœur.

C’est elle qui fait que nous continuons à nous lever chaque matin pour aller travailler 7h par jour pour « gagner » notre vie. Pourquoi diable a-t-on besoin de « gagner » notre vie ? On l’a déjà notre vie, elle est là, dans nos mains. Et pour la « gagner » on nous en éloigne en nous obligeant à exercer une activité qui ne nous intéresse pas, ne nous nourrit pas émotionnellement, et parfois même nous détruit psychologiquement jour après jour… Vous le voyez le paradoxe ? On nous dit qu’on doit gagner notre vie en la perdant…

Et bien ça, ce genre d’aberrations auxquelles la majeure partie des personnes ne prête même plus attention, c’est la Matrice dans toute sa splendeur. Et la seule question à se poser, c’est celle que j’ai mentionné un peu plus haut : Qui a dicté les règles ? A qui ça profite ? Certainement pas à vous.

Sortir de la Matrice donc, ça voudrait dire réussir à se désengager complètement de tous ces concepts qu’on nous a inculqués et qui ne font que nous ronger jour après jour, jusqu’au dernier, où l’on est recyclé afin de recommencer une nouvelle vie, elle aussi dédiée à obéir à la Matrice, et ainsi éternellement… Ca vend du rêve, hein ?

Une fois que l’on a pris conscience et que l’on a accepté que l’on vit dans la Matrice, il est certes normal de vouloir à tout prix en sortir ! L’idée d’être un esclave pour l’éternité est rarement un idéal de vie.

Et donc, j’en reviens à ce que je vous disais au début de cet article : On peut pas !

Même le sage ermite qui médite 24h par jour sur sa colline, loin de toute civilisation, est rattaché, d’une façon ou d’une autre, à la Matrice puisqu’elle est engrammée dans la conscience collective humaine, et qu’il est lui aussi un humain, donc lié, qu’il le veuille ou non à cette conscience collective. C’est d’ailleurs précisément pour cette raison qu’il médite en permanence, car ainsi il apporte sa petite pierre à cette immense tâche qu’est le dématrixage massif de l’humanité. S’il n’était pas relié à nous, d’aucune manière, ce sage n’aurait aucune raison de vivre ainsi. Sa démarche est tout sauf égoïste, il travaille énergétiquement sur le collectif, et merci à lui !

Et donc, si la Matrice nous entrave et nous réduit en esclavage, et qu’on ne peut pas en sortir, que faire ?

On est condamnés à vivre ainsi pour l’éternité ? Non

On doit attendre notre Messie ? Notre Sauveur ? Le Ragnarok ? Une apocalypse zombie ? Non plus.

Pour vous donner la réponse, faisons une analogie : la Matrice est un virus informatique. Un programme pirate qui a infiltré le système divin et s’en est emparé en prenant possession de chaque être rattaché à ce système divin. C’est comme un virus sur internet : tant que votre ordinateur n’est pas connecté au Web, vous ne risquez rien. Dès que vous vous connectez, ça y est, vous êtes infecté, et c’est ainsi que ce virus se propage.

En l’occurrence, internet c’est notre conscience collective. Vous vous y connectez dès votre naissance, ça y est vous êtes infecté, vous devenez un agent de la Matrice.

Sauf que la seule différence, c’est que nous ne sommes pas des ordinateurs. Nous sommes des êtres divins et conscients. Et une fois qu’on a conscience d’avoir été infecté par la Matrice de par notre connexion à ce réseau commun qu’est notre conscience collective, il nous reste une arme particulièrement efficace : faire exactement la même chose que la Matrice, infecter la conscience collective humaine de notre dématrixage.

Pour comprendre cela, faisons un petit détour : la physique quantique nous enseigne que lorsque 2 particules sont liées l’une à l’autre, si l’on en modifie une des 2, la seconde subit instantanément les mêmes modifications, au-delà du temps et de l’espace. C’est ce qu’on appelle l’intrication quantique. Dans les détails c’est plus complexe, mais je résume.

Nous sommes tous porteurs de ce virus matriciel, donc par la magie de l’intrication quantique, à chaque fois que l’un de nous se libère d’un des concepts absurdes porté par la Matrice, en reprenant son libre-arbitre et sa souveraineté personnelle dans quelque domaine que ce soit, il envoie une sorte de « contre-virus » à l’ensemble du collectif humain…

Ensuite, c’est juste une question d’équilibre : la Matrice surenchérit face à une nouvelle tendance, porteuse d’espoir et de liberté pour les humains (coucou les hippies !), puis face à cette répression les choses se tassent jusqu’à l’émergence d’autre chose… C’est cyclique, n’empêche qu’au fur et à mesure, la Matrice se fissure, de plus en plus… Ces anti-virus que nous envoyons chacun individuellement au collectif humain (coucou le sage ermite sur sa colline !) gagnent du terrain progressivement.

Et pour cela, nous sommes grandement aidés par notre planète, la Terre. Elle a décidé d’ascensionner, et donc de se débarrasser de la Matrice car elle en est la première victime. Donc elle élève ses énergies, petit à petit. Pas trop vite, car elle accepte de rester notre foyer, et si elle monte en fréquence trop vite, nous ne pourrons pas suivre, notre endoctrinement nous empêchant de faire un saut vibratoire brutal. Mais jour après jour, elle monte le niveau, sachant pertinemment que le taux vibratoire matriciel est bien trop bas pour que cette dernière ne survive à son ascension en 5e dimension.

Donc concrètement, que doit-on faire ? Se déprogrammer, jour après jour.

Prendre conscience de nos programmations, ces choses que l’on fait, que l’on dit, que l’on pense simplement parce que ça a toujours été comme ça, et se questionner avec le cœur. Est-ce que réellement j’ai envie de faire ça ? Est-ce que réellement je pense ce que je viens de dire ? Est-ce que j’ai envie de vivre dans un monde où la « vérité » c’est ça ? Notre tête aura rarement la réponse, mais notre cœur l’aura toujours. Revenons dans le cœur, dans le corps, et embrassons notre Vérité personnelle à chaque instant.

Chaque fausse croyance limitante déconstruite est un pas de plus vers notre souveraineté personnelle, et un anti-virus supplémentaire qui vient nourrir la conscience collective humaine. La Matrice ne survivra pas, et il devient chaque jour plus facile de la démolir. Simplement, il ne faut pas espérer que cela vienne de l’extérieur de nous, car nous sommes la Matrice. N’essayez pas de convaincre les autres qu’ils sont matrixés et doivent se libérer, libérez-vous vous-mêmes de vos propres conditionnements, et les autres se libèreront des leurs à leur tour.

La réponse n’est jamais à l’extérieur de nous, elle n’est toujours qu’à l’intérieur.

C’est quoi la Vérité ?

C’est vrai, c’est quoi en fait la Vérité ?

Tout le monde brandit ce mot avec l’assurance que chacun comprend bien de quoi il s’agit, « il faut dire la vérité », « ça c’est pas vrai, c’est un mensonge »… Des enquêteurs, des journalistes, des juges, des chercheurs passent littéralement leur vie à la recherche de la Vérité. Nous enseignons à nos enfants qu’il faut dire la Vérité. Ce concept est érigé en valeur suprême, au point même, paradoxalement, d’ouvrir grand la porte aux manipulateurs de toute sorte qui la brandissent comme un bouclier, vous accusant, vous, de mentir avec à l’appui des preuves « irréfutables » que ce sont eux qui la disent, cette Vérité…

Comme s’il n’y avait, pour chaque situation, qu’une seule Vérité.

Je vous mets au défi, là tout de suite, de me définir ce qu’est pour vous la Vérité. Prenez un papier, un stylo et allez-y, rédigez votre définition de la Vérité. Et petit bonus, interdit de dire « nature de ce qui est vrai », c’est trop facile, car du coup la définition de « vrai » devient « ce qui qualifie une vérité », et là on s’en sort plus, c’est le serpent qui se mord la queue !

Ca y est ? Vous avez fini ? Alors ? Pas si facile hein…

Et pourtant, tout le monde part du principe que le concept est acquis, qu’on sait tous de quoi il est question…

Vous voulez savoir ce que moi j’en pense ?

Je pense que si la Vérité est si complexe à définir c’est parce qu’on ne l’a pas comprise. Aucun d’entre nous. Ce qui se conçoit bien s’énonce clairement dit-on, du coup, si on arrive pas à l’expliquer, c’est que le concept n’est pas clair.

Puisque vous avez joué le jeu et tenté de définir le concept, je vais être bonne joueuse, moi aussi je m’y colle, et je vais vous donner ma définition de la Vérité (bah oui, je vais pas vous laisser comme ça quand même)

Pour moi la Vérité, c’est « la façon dont chacun perçoit son environnement et soi-même, via sa propre subjectivité ». Oui oui, subjectivité, l’exact contraire de l’objectivité qu’on rattache souvent à la Vérité elle-même.

Paradoxal ? Contradictoire ? Pas tant que ça…

Je m’explique : on a chacun un taux vibratoire qui nous est propre, qui correspond à notre signature énergétique autant qu’à la façon dont on réagit à ce qui nous entoure. Ce taux vibratoire modifie notre perception de notre environnement. C’est ce qui fait qu’aucune vie ne peut être vécue de la même façon qu’une autre, chacun ayant une signature énergétique unique et donc une perception du monde unique.

Mais à partir de là, si on a tous une façon personnelle et unique de percevoir le monde, comment définir une vérité qui serait valable pour tous ? Qui serait purement objective ?

Réponse : c’est impossible. Ca n’existe tout simplement pas. Ce qui nous est présenté comme étant la Vérité n’est que le point de vue subjectif de gens qui ont décidé que leur subjectivité était plus importante, plus valable, que la nôtre.

Alors certes, certaines personnes peuvent dans certains domaines avoir un niveau d’expertise supérieur au nôtre, parce qu’ils ont passé plus de temps à étudier cette thématique que nous, ont vu plus, ont lu plus, ont expérimenté plus que nous ce sujet. Alors, effectivement leur point de vue, aussi subjectif soit-il, est possiblement plus éclairé que le nôtre, et source d’enrichissement et d’apprentissage pour nous.

Cependant est-ce que ça en fait une Vérité pour autant ? Certainement pas. Car la façon dont ils ont interprété ce qu’ils ont vu, lu et expérimenté, leur est propre. Et si nous avions vu, lu et expérimenté exactement la même chose qu’eux, notre conclusion en serait différente, parce que notre signature énergétique et donc notre taux vibratoire, est différent du leur.

Mais qu’est-ce que le taux vibratoire a à voir là-dedans ?

Notre taux vibratoire c’est un peu notre système d’exploitation personnel si vous voulez. C’est notre interface avec le monde qui nous entoure, mais aussi avec nos ressentis personnels, internes et externes.

Imaginez que l’on vive tous entouré d’une bulle invisible. Cette bulle ne nous quitte jamais, nous ne pouvons pas en sortir, elle fait même tellement partie de nous qu’on ne se rend pas compte qu’elle est là. Et pourtant, cette bulle filtre en permanence ce que nous percevons et ce que nous ne percevons pas de la « réalité ».

Ca ne vous est jamais arrivé, pendant une discussion avec des personnes de vous rendre compte que vous n’avez pas les mêmes souvenirs d’un évènement vécu ensemble ? Ou pas la même interprétation d’une scène à laquelle vous avez assisté ensemble ? Ou même d’un film ou d’une pièce de théâtre ?

Si nous avions tous la même perception de la musique, des livres, des films, de toute œuvre d’art ou de divertissement, on s’en serait rendu compte depuis le temps, non ? Nous avons regardé ou écouté la même chose, mais nous n’avons pas perçu la même chose. Certains éléments ont été filtrés par notre bulle. D’autres ont été amplifiés par notre bulle. Cette bulle c’est notre taux vibratoire, on en a tous un, et personne n’a le même.

Et ce taux vibratoire, cette bulle, modifie toutes nos perceptions de ce qui existe, et se modifie également elle-même en fonction de ce que nous vivons. Et bien oui, elle n’est pas imperméable cette bulle, au contraire. Elle se nourrit en permanence de ce que la Vie nous apporte : nos relations, nos expériences de vie, nos traumatismes, nos blessures, notre culture, notre éducation, notre réflexion personnelle, nos lectures, etc…

Cette bulle est aussi vivante que vous l’êtes puisqu’elle fait partie de vous. Et pourtant, elle vous influence à chaque instant dans l’interprétation que vous faites de la « réalité ». Vous pouvez tenter d’être aussi objectif et neutre que possible, elle teintera quand même la façon dont vous exprimerez votre idée de la Vérité.

Ce que vous considérez être la Vérité est donc un simple indicateur de votre taux vibratoire, et ne devrait pas être perçu comme autre chose, jamais.

Chacun a sa propre Vérité, et l’enjeu n’est pas de savoir laquelle est la plus proche d’une Vérité universelle, fantasme ô combien irréaliste, mais de savoir jusqu’à quel point vous pouvez tolérer les Vérités des autres ? A ce sujet, je vous renvoie à mon article « la clé de la tolérance et de l’ouverture aux autres ».

La Vérité objective est un leurre, un concept falsifié jusque dans ses fondements, qui ne sert qu’à asseoir un peu plus le pouvoir de ceux qui le détiennent déjà. Accepter que la Vérité universelle n’existe pas mais que chacun a la sienne est la meilleure voie vers l’autonomie, la souveraineté et la liberté. En effet, continuer à penser que dans chaque situation, il n’y a qu’une seule Vérité et que si des personnes se contredisent, c’est forcément parce qu’il y en a un qui ment ou se trompe, est la principale, si ce n’est, unique raison pour laquelle les manipulateurs existent.

Si si, vous avez bien lu. Si vous acceptez qu’aucune Vérité n’est plus authentique ou réelle que l’autre, vous coupez l’herbe sous le pied à tous ceux qui cherchent à vous détruire mentalement et émotionnellement (quand ce n’est pas physiquement !) en vous prouvant à longueur de journée que vous avez tort, que vous êtes nul et que vous ne méritez pas d’exister. Toutes ces affirmations leur appartiennent à eux, et non à vous. C’est leur Vérité à eux, ça n’a pas à être la vôtre. C’est un indicateur de leur taux vibratoire, très bas en l’occurrence, rempli de haine, de rejet, de destruction…

Plus vite vous accepterez que votre Vérité diffère de celle des autres, plus vite vous serez libre. L’enjeu n’est pas, et n’a jamais été, de découvrir LA Vérité, mais de faire évoluer VOTRE Vérité.

La physique quantique nous le prouve d’ailleurs, en nous démontrant que l’observateur d’une expérience influe sur le sujet observé. Certains vont même plus loin en suggérant que la « réalité » n’existe que parce que nous l’observons. Si nous cessions tous d’observer le monde, le monde ne serait plus, c’est notre regard qui le crée à chaque instant… D’autres vont plus loin encore en disant que certaines personnes que nous côtoyons ne sont pas des êtres humains mais des bots, des programmes informatiques, gardiens de la Matrice, des agents Smith en somme (les films de science-fiction nous donnent souvent à dessein les clés pour comprendre notre monde), qui ne semblent exister que lorsqu’un être humain les observent mais disparaissent dès que ce n’est plus le cas.

La clé de la tolérance et de l’ouverture aux autres

Je vais commencer cet article en vous racontant une anecdote personnelle. Rassurez-vous ce ne sera pas très long (j’espère !)

L’autre jour mes 2 fils faisaient de la pate à modeler. Le grand a fabriqué un légume jaune et me l’a montré, tout fier de lui. Je lui ai répondu « oh ! c’est joli, on dirait un ananas ! ». Ce à quoi il m’a répondu que c’était en fait un poivron jaune. Son petit frère a renchéri en disant que selon lui c’était effectivement un ananas (oui, il est encore à l’âge où Maman a toujours raison ! :D).

S’en est suivie une discussion entre les 2, qui aurait facilement pu virer à la bagarre. Était-ce un ananas ou un poivron jaune ? Je m’attendais à devoir intervenir pour éviter que la conversation ne dégénère (avec 2 petits garçons autistes et hyperactifs ça peut aller vite, croyez-moi !).

A ma grande surprise, je les ai entendus se mettre d’accord de la façon la plus simple et fluide qu’on puisse imaginer. Le grand a proposé à son petit frère « on va dire que pour moi c’est un poivron jaune et pour toi c’est un ananas, ok ? » Ce à quoi le petit a acquiescé. Ils ont ensuite poursuivi leur jeu, chacun nommant ce fruit-légume jaune comme il le souhaitait, et l’autre comprenant parfaitement de quoi il s’agissait. Comme ça, tout simplement, en harmonie, sans tension… C’était beau…

Pourquoi je vous raconte ça ? Tout simplement parce que je pense que ce jour là, mes 2 fils, 7 et 9 ans, ont fait preuve de bien plus de sagesse qu’au moins 90% de l’humanité, si c’est pas plus. Et je ne dis pas ça parce que ce sont mes fils, hein (#mamanfiere).

Si on appliquait cette ouverture d’esprit à tout ce qui nous divise, à quoi ressemblerait le monde ? Religion, politique, alimentation, croyances diverses et variées… Cette recette appliquée aussi simplement du monde, et en toute spontanéité par mes enfants, est simplement la réponse à tout ce qui divise l’humanité aujourd’hui.

Pourquoi chercher à tout prix à convaincre l’autre qu’on a raison ?

Pourquoi chercher à tout prix à imposer son point de vue ?

Pourquoi chercher à tout prix à décider qui a raison et qui a tort ?

Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas chacun avoir raison, même si on ne dit pas la même chose ?

Pourquoi est-ce qu’on ne pourrait pas accepter la vérité de l’autre, même si elle diffère de la nôtre ?

Vouloir convaincre l’autre, c’est vouloir prendre le pouvoir sur lui, le manipuler, le contrôler, jusque dans ses pensées et croyances. Exprimer son point de vue est sain, écouter le point de vue de l’autre est sain, débattre pour savoir qui a raison entre les 2 est une perte de temps, d’énergie et le raccourci idéal pour baisser son taux vibratoire, plus vite qu’il ne faut de temps pour le dire.

Les énergies de confrontation, qu’elles se concrétisent par une guerre, un combat de rue ou un débat sans fin sur internet ponctué de point Godwin et d’ad hominem, ne sont plus les bienvenues sur Terre aujourd’hui. Gaia ascensionne, si on veut pouvoir la suivre, nous devons immédiatement cesser toute forme de confrontation. L’énergie de la confrontation n’est pas compatible avec l’accès à la 5e dimension, et c’est là que la Terre se rend.

Vous voulez rester en vie sur Terre encore quelques temps ? Arrêter de vous battre avec les autres, autant physiquement que par le biais d’une discussion.

Si l’énergie que chacun utilise à essayer de convaincre les autres qu’ils ont tort était utilisée à la guérison de ses propres blessures et à son développement personnel, le monde dans lequel on vit serait déjà le paradis sur Terre auquel nous aspirons (presque) tous.

En résumé et pour conclure, la prochaine fois que dans une conversation vous serez tenté d’argumenter pour dire que vous avez raison, ou si à l’inverse vous sentez que votre interlocuteur cherche à vous faire changer d’avis, demandez-vous à quel point c’est important de savoir si votre morceau de pâte à modeler est un ananas ou un poivron jaune, franchement tout le monde s’en fout, ce qui compte c’est de s’amuser ensemble 🙂

Quelle est ma mission de vie ?

Nombre d’entre nous se questionnent sur leur mission de vie.

Pour quelle raison ai-je choisi de m’incarner sur Terre ?

Quel plan ai-je établi avant de m’incarner et comment le retrouver ?

Je vous propose ici la réponse qui m’a été dictée par mon âme. Ce n’est que ma vérité, pas nécessairement la vôtre.

Nous sommes comme des notes de musique.

Chacun de nous est une note unique au sein d’une gamme infinie.

Notre mission de vie est simplement d’incarner cette note de musique dans la matière.

Chaque note étant unique, personne ne peut le faire à notre place.

Chacun de nous a une fréquence unique dont on cherche à nous éloigner en nous façonnant tous de la même manière, dès l’enfance.

Notre travail c’est de retrouver cette note unique pour sonner à l’unisson de notre âme.

Seule, une note de musique n’est rien d’autre qu’un bruit uniforme.

Associée à d’autres notes, elle compose une infinité de mélodies.

Chacune de nos relations est une mélodie, si nous jouons la bonne note, celle de notre âme, la mélodie est harmonieuse.

Si nous sonnons faux, car nous sommes déconnectés de nous-mêmes, de par notre éducation, nos traumatismes, l’identification à notre ego, toutes les mélodies que nous jouerons avec les autres seront dissonantes.

Notre vie sera dissonante.

Notre mission de vie est simplement de se connecter suffisamment à notre âme pour incarner notre vraie fréquence, notre vraie note de musique.

La façon dont nous l’incarnons dans la matière, les choix que nous faisons au quotidien, notre métier, nos loisirs, importent peu.

Si nous sonnons juste, si nous écoutons la vibration de notre âme et que nous la laissons aux commandes de notre vie, qu’importent nos actes, ils seront forcément justes, notre vie sera forcément juste.

Donc la question n’est pas « quelle est ma mission de vie ? », mais « est-ce que je sonne juste ? » car si la fréquence est bonne, le reste suit (quand la musique est bonne, comme dirait Jean-Jacques !).

Voilà la visualisation qui m’est venue avec ce message :

D’abord, j’écoute intérieurement chacun de mes chakras, la note qu’il émet.

Tous mes chakras doivent émettre la même note, si ce n’est pas le cas, je demande à mon âme de les aligner sur la même fréquence.

Ensuite je vérifie la puissance de leur fréquence, l’ampleur de la note de musique qu’émettent mes chakras, et je demande à mon âme d’harmoniser leur puissance si certains sonnent plus faiblement que les autres.

Puis je me visualise au milieu d’une colonne de lumière, connecté à la lumière qui descend du Ciel et connecté à la lumière qui monte de la Terre

A chaque inspiration, je reçois cette lumière en moi, elle me traverse et vient se loger au sein de chacun de mes chakras.

Chaque chakra reçoit la lumière d’en haut et la lumière d’en bas et tourne sur lui-même pour intégrer et mélanger ces 2 lumières, tel un yin et yang.

La lumière que j’ai reçu, du Ciel et de la Terre, devient alors imprégnée de ma propre fréquence, de ma propre couleur, de mon propre équilibre entre yin et yang, que j’émets ensuite vers l’extérieur.

A chaque expiration, chacun de mes chakras tourne dans l’autre sens et souffle vers l’extérieur de mon corps ce mélange de lumière unique qui porte ma fréquence personnelle.

Je visualise cela au rythme de mes inspirations et expirations aussi longtemps que je le souhaite, jusqu’à me sentir entièrement harmonisé à moi-même et à l’Univers.

Namaste (je salue le divin en chacun de vous).

La sagesse de la goutte d’eau dans l’océan

Il était une fois, une goutte d’eau.

Elle vivait au milieu de l’océan, parmi toutes ses sœurs les gouttes d’eau.

Elle savait parfaitement quel était son rôle : Être.

Elle devait être une goutte d’eau parmi des milliards de gouttes d’eau.

Mais un jour, elle décida d’expérimenter autre chose.

Elle avait du mal à savoir réellement qui elle était au milieu de ses semblables.

Elle avait la sensation de ne pas être si utile, qu’importe qu’elle soit là ou pas, de toute façon, des milliards d’autres êtres semblables à elle-même peuplaient cet océan.

Elle ressentait le besoin de se tester dans d’autres conditions, de découvrir ses limites, de se confronter à une réalité moins paisible, moins confortable.

Elle partit donc à l’aventure.

Elle devint donc une goutte de pluie, puis une goutte de fleuve, une goutte de rivière, une goutte de ruisseau.

Elle découvrit le froid en devenant une goutte d’eau dans un glaçon.

Elle découvrit la chaleur en devenant une goutte d’eau dans un radiateur.

Elle découvrit la saleté en devenant une goutte d’eau dans les égouts.

Elle découvrit la propreté en devenant une goutte d’eau dans un bain moussant.

Elle découvrit la tristesse en devenant une goutte d’eau dans une inondation.

Elle découvrit le bonheur en devenant une goutte d’eau qui éteint un incendie.

Mais malgré toutes les expériences qu’elle vivait, elle se sentait toujours aussi frustrée.

Frustrée de réaliser qu’elle ne pouvait rien réaliser seule, elle devait sans cesse s’associer avec d’autres gouttes d’eau afin d’être réellement significative.

Elle espérait que son voyage lui permettrait de trouver enfin qui elle était vraiment, et quelle était sa mission de vie, et la réponse semblait toujours lui échapper, quoi qu’elle fasse.

Sa maison lui manquait, elle décida donc, un peu honteuse, de revenir dans son océan pour y redevenir la goutte d’eau qu’elle avait toujours été.

Elle s’attendait à des railleries de ses camarades les gouttes d’eau de l’océan, qui ne manqueraient pas de se moquer d’elle puisqu’elle revenait bredouille.

A sa grande surprise, il n’en fut rien : non seulement elle fut accueillie en triomphe par toutes les gouttes d’eau de l’océan qui l’attendaient impatiemment, « tu nous as tellement manqué, l’océan n’est pas le même lorsqu’il y manque une goutte d’eau ! ». Mais en plus, elles lui réclamèrent les récits de ses expériences loin de l’océan.

« Ah bon ? vous voulez vraiment savoir ? » s’étonna la petite goutte d’eau aventurière.

« Mais bien sûr, fais nous profiter de ton savoir, tu as expérimenté d’autres réalités, qu’as-tu appris sur le monde ?« 

Et là, la goutte d’eau réfléchit et leur dit : « J’ai appris que rien n’est plus important que la solidarité et que tout le monde est indispensable. Même quand on a l’impression de ne pas être utile, ce que nous faisons, personne d’autre ne peut le faire à notre place, et nous ne pouvons rien réaliser d’important sans l’aide des autres. »

Puis la goutte d’eau reprit sa place dans l’immense océan, au milieu de ses milliards de sœurs, et, riche de ses apprentissages, reprit son activité favorite avec d’autant plus de bonheur : Être.

Pourquoi se battre pour revendiquer sa liberté ?

Pourquoi se battre pour revendiquer sa liberté ?

Se battre, protester, manifester dans la rue contre l’absence de liberté qui nous est imposé revient à admettre que nous ne sommes pas libres et que « quelqu’un d’autre » détient notre liberté.

Cela revient à se considérer délibérément comme des esclaves qui attendent qu’on leur donne leur liberté.

Nous n’avons pas à nous battre pour obtenir quelque chose que nous possédons déjà.

Nous avons juste à prendre conscience que cette liberté que nous convoitons est déjà nôtre, et que cette absence de liberté que nous déplorons n’existe que dans nos têtes.

La peur nous pousse à croire que l’on peut nous forcer à faire ce que nous ne voulons pas, mais c’est uniquement parce que docilement nous acceptons les règles du jeu.

La peur et la division constituent les piliers de cette croyance que nous devons obéir, et nous plier aux règles absurdes et inconstantes qui sont annoncées chaque jour dans les médias.

Comment savons-nous quelles règles nous devons suivre ? Parce que nous nous ruons sur la télévision dès que le gouvernement s’adresse à nous. Et si personne ne le regardait ? Et si personne ne l’écoutait ? Personne ne respecterait les règles puisqu’on ne les connaitrait même pas. Ils n’ont même pas besoin de nous forcer à obéir, nous répondons présents de nous-mêmes dès qu’ils veulent dire quelque chose.

« Allez-y allez-y, nous sommes vos esclaves consentants, dites-nous vite quelle nouvelle règle absurde vous souhaitez nous imposer, histoire qu’on ait une bonne raison de râler, de justifier notre colère, et d’oublier notre libre-arbitre ! »

Si un seul d’entre nous refuse de se plier aux règles, bien sûr il le paye cher.

Si la totalité d’entre nous refuse de se plier aux règles, que se passe-t-il ?

La règle disparait.

La règle n’est une règle QUE parce que nous lui obéissons, parce que nous l’acceptons comme telle.

En tant qu’êtres libres, nous choisissons à quelles règles nous donnons du crédit, et en tant que collectif, nous choisissons quelles sont les règles.

Tant que les humains croiront qu’ils sont des individus, ils seront des esclaves consentants qui demanderont à être dirigés.

Le jour où l’humanité comprendra qu’elle est UN COLLECTIF qui choisit ses règles elle-même, plus aucun être humain ne sera un esclave.

Loïs le corbeau blanc

Il était une fois Loïs, le corbeau blanc.

Il vivait parmi les corbeaux noirs.

Il ne connaissait aucun oiseau qui ne soit pas noir.

Il ne comprenait pas pourquoi il était différent des autres corbeaux.

Il aurait préféré être noir, pour être comme les autres.

Il n’aimait pas être différent.

Pourtant, les autres corbeaux ne semblaient pas le lui reprocher.

Les autres corbeaux savaient que Loïs était différent, qu’il était blanc, et ce n’était pas un problème pour eux.

Loïs, lui, faisait tout ce qu’il pouvait pour avoir l’air le plus noir possible, par peur d’être rejeté.

Il se roulait dans la suie, dans la cendre, dans la boue, pour tenter de foncer ses plumes.

Il se disait qu’ainsi, les autres ne le rejetteraient pas, car il aurait l’air noir comme eux.

Les corbeaux noirs voyaient bien les efforts que Loïs le corbeau blanc faisait pour avoir l’air noir, mais cela leur importait peu.

Qu’il soit blanc ou noir, ils aimaient Loïs, et ne comprenaient pas pourquoi il voulait à tout prix salir ses belles plumes blanches.

Mais ils le laissaient faire, si c’est ce qu’il veut, après tout, pourquoi le juger ?

Ils acceptaient Loïs tel qu’il était, seul lui ne s’acceptait pas en tant que corbeau blanc.

Un jour, fatigué de faire semblant, et persuadé qu’il ne valait rien, Loïs partit.

Il partit à la recherche d’autres corbeaux blancs.

Il ne voulait plus être différent, il ne voulait plus vivre parmi les corbeaux noirs.

Il voyagea et ne trouva aucun corbeau blanc.

En revanche, il découvrit des oiseaux de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles.

Il découvrit des animaux, qui n’étaient pas des oiseaux, de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles.

Il pensait être différent en étant un corbeau blanc, et découvrit par son voyage qu’il était identique, car chacun est différent.

Maintenant Loïs ne cache plus ses belles plumes blanches, il n’essaie plus de les colorer en noir.

Maintenant Loïs prend soin de son plumage, il déploie ses ailes avec fierté, et aime leur belle couleur.

Maintenant Loïs est fier de ses belles plumes blanches car il a compris qu’en étant différent des autres, il était comme tout le monde.

Loïs a compris que chacun est précisément ce qu’il doit être, et que chacun n’a qu’une seule chose à faire : être ce qu’il est, complètement, parfaitement, avec fierté et amour.

Et maintenant que Loïs s’aime en tant que corbeau blanc, il aime ses compagnons les corbeaux noirs et n’a plus peur d’eux.

Et il prend conscience que pendant tout ce temps, tout le monde l’aimait en tant que corbeau blanc, et tout le monde trouvait son plumage magnifique, il était le seul qui ne s’aimait pas et ne s’acceptait pas.

Comment avait-il pu ne pas voir tout l’amour que lui portaient les corbeaux noirs ?

Loïs le corbeau blanc te le dit, aime toi et tu verras l’amour dans les yeux des autres, accepte toi et tu verras l’acceptation dans les yeux des autres, sois toi et tu te reconnaîtras dans les yeux des autres.

Il y a tellement de choses que je voudrais vous dire…

Il y a tellement de choses que je voudrais vous dire…

Je voudrais vous dire de ne pas vous inquiéter, de ne pas succomber à la peur, malgré ce que vous voyez et entendez quotidiennement…

Je voudrais vous dire de ne pas succomber au désespoir même si tout semble perdu d’avance…

Je voudrais vous dire de ne pas succomber à la peur, car c’est elle qui crée précisément ce que vous craignez…

Je voudrais vous dire que le combat est déjà gagné même si vous pensez le contraire, même si tous les signes autour de vous vous indiquent le contraire…

Je voudrais vous dire que vous devez cultiver l’espoir en vous même si rien de ce que vous voyez ne vous donne à espérer…

Je voudrais vous dire de croire en l’Humain même si vous le pensez mauvais…

Je voudrais vous dire d’avoir confiance en l’Avenir, un avenir radieux, même si vous êtes envahis d’images apocalyptiques lorsque vous envisagez l’après…

Je voudrais vous dire que la recrudescence de scandales et d’images choquantes, qui vous heurtent au plus profond de vous-même est précisément le signe d’espoir que vous attendez…

Je voudrais vous dire que tout ce chaos, ce tumulte dans lequel on cherche à nous noyer, est tel le poisson qui se débat parce qu’il est déjà trop tard pour lui, le pêcheur l’a déjà condamné même s’il n’en a pas encore conscience…

Je voudrais vous dire que l’Humanité va sortir de tout cela grandie, même si vous avez l’impression qu’elle s’enfonce chaque jour un peu plus dans les ténèbres…

Je voudrais vous dire que les jours à venir seront difficiles mais que cela en vaudra la peine, et que plus ce sera difficile, plus nous pourrons croire en notre Victoire

Je voudrais vous dire que nous vivons une époque unique, exceptionnelle, et que nous avons une chance inouïe de faire partie de cette Terre précisément à ce moment là, pour assister et participer à ce tournant de l’histoire de l’humanité…

Je voudrais vous dire de cultiver l’amour, la lumière en vous car elle est notre Arme, notre Epée face aux ténèbres, et qu’armés ainsi, rien ne pourra plus jamais nous soumettre aux ténèbres et à la soumission, au désespoir et au mensonge…

Je voudrais vous dire de ne pas vous fier aux apparences, et de n’écouter que votre cœur car seul lui peut vous amener à la Vérité, votre Vérité…

Je voudrais vous dire de vous aimer malgré vos défauts, d’aimer les autres malgré leurs défauts, car seul l’amour peut effacer ces défauts, alors que le rejet les nourrit…

Je voudrais vous dire d’éteindre votre télévision, et d’aller dans la forêt à la place, je voudrais vous dire de lâcher votre téléphone portable et de jouer avec vos enfants à la place, je voudrais vous dire d’éteindre votre ordinateur et de faire un feu de camp avec vos amis à la place…

Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas une victime impuissante mais un créateur puissant…

Je voudrais vous dire que vous n’êtes pas un(e) ouvrier(e), un(e) employé(e) de bureau, un(e) chef(fe) d’entreprise, un(e) commerçant(e), un(e) demandeur(euse) d’emploi, un(e) retraité(e), vous êtes avant tout un Guerrier, un Résistant…

Je voudrais vous dire tout cela, mais qui pourra l’entendre ?

Poterie : la première cuisson au bois

Poterie : la première cuisson au bois

Dans mon article précédent je vous racontais la construction du four à bois. Aujourd’hui c’est la première cuisson de ce four que je souhaite partager avec vous.

Et finalement, plutôt que de simplement vous raconter, je me suis dit que ce serait plus sympa de vous montrer 🙂

Donc soyez indulgents avec la pauvre qualité de la vidéo, je ne suis pas Spielberg et je n’ai pas son matos non plus, donc voilà, heure par heure, la première cuisson de notre four improvisé, et un petit résumé en photo de la construction :

Mais ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous laisser comme ça. Je vais vous raconter ça un peu plus en détails quand même !

Bon déjà ce qu’il faut savoir c’est que j’étais très très stressée le matin de la cuisson. je ne sais pas si ça transparaît dans la vidéo, mais je peux vous assurer que je n’en menais pas large !

Le feu est un élément que je n’ai pas l’habitude de maîtriser, et qui, en fait, me fait assez peur, j’ai une vraie phobie des incendies depuis toute petite. Du coup je peux vous assurer qu’on a mis le paquet niveau sécurité : j’ai mouillé toute la terre autour du four, j’ai préparé le tuyau d’arrosage à proximité, l’extincteur et un seau d’eau.

Et je craignais aussi tout bêtement de ne simplement pas réussir à allumer le feu ! Des fois je galère quand il s’agit d’allumer mon poêle à bois, alors un feu en extérieur ça me paraissait encore plus compliqué !

Au final l’allumage s’est très bien passé, le feu a pris tout de suite, et on n’a pas brûlé autant de combustible que ce que je craignais. Ça ne nous a pratiquement rien coûté en bois car j’ai utilisé principalement les branches de ma haie que j’ai taillé pendant le confinement, donc hyper économique ( et d’autant plus que j’ai taillé uniquement avec des outils à main, donc aucun coût en terme d’énergie, à part la mienne ! lol).

Avant l’allumage, j’ai pris le temps, comme je l’ai mentionné dans la vidéo, de faire un don aux esprits de la nature. Ça peut peut-être paraître un peu ridicule ou superstitieux à certains, mais c’est une tradition encore très répandue dans beaucoup de sociétés qui pratiquent les cuissons primitives d’une part, et d’autre part, je ne vis pas dans l’illusion que l’homme maîtrise les éléments. La nature est bien plus puissante que nous et j’avais pleinement conscience que je n’aurais aucune prise sur le résultat final et sur la façon dont le feu, la terre et les pierres allaient interagir dans cette cuisson.

J’ai donc offert un bol de thé aux esprits de la nature (que je leur ai servi dans un des bols que j’avais façonné pendant mon stage de tournage) puis par la suite quelques lampées de bières (parce qu’on a pris l’apéro, et que c’était l’occasion !), histoire de m’assurer leur soutien, surtout pour éviter les accidents, et aussi pour réussir à atteindre les températures souhaitées.

J’ai envie de penser que ce don a fonctionné pour plusieurs raisons : déjà, malgré les briques réfractaires qui ont toutes fissurées pendant la cuisson (elles avaient pris l’humidité trop longtemps, donc n’ont pas supporté le choc), et les grilles en fonte qui ont cassé, le four a tenu jusqu’à la fin ! Et vu l’état des matériaux au démontage, je pense que sur ce coup là on a été aidés !

Et d’autre part, je craignais énormément de gêner mes voisins avec de la fumée noire ou des odeurs fortes, et il s’avère qu’on a eu une magnifique combustion, avec de belles flammes oranges tout du long, pratiquement aucune fumée ni odeur ! La cuisson était parfaitement indétectable depuis la rue, donc merci les esprits du feu !

Pascale, la potière qui m’a enseigné le tournage (vous pouvez retrouver son site ici !) et mon ami Louis, qui avait suivi le cours de poterie de Pascale avec moi, m’ont fait le plaisir de venir à cette première cuisson. Leur présence et celle de mon conjoint m’ont beaucoup aidé à gérer mon stress. J’avais la sensation de ne pas savoir du tout ce que je faisais et leurs conseils tout au long de la journée m’ont été très précieux.

Et, ce stress m’a fait complètement oublier de filmer l’allumage du four, c’est ce qui manque le plus à la vidéo je trouve.

J’étais très déçue en fin de journée de n’avoir pas réussi, en tout cas selon l’affichage du pyromètre, à atteindre les 950°C nécessaires à la cuisson de mes faïences, et ça je pense que ça s’entend à ma voix sur la vidéo !

Mais visiblement, on a du les atteindre quand même au fond du four puisque les poteries les plus proches de la cheminée ont bel et bien cuit ! On a eu un débat après coup avec mon conjoint sur l’emplacement qui aurait été le meilleur pour la sonde du pyromètre. Je l’avais placé à l’avant du four, justement car je savais que ce serait l’endroit le moins chaud, en me disant naïvement qu’il valait mieux que les poteries chauffent trop que pas assez. Ce qui n’est d’ailleurs pas arrivé, car a priori, si certaines avaient eu trop chaud je pense qu’elles auraient fondu (si un potier expérimenté en cuisson au bois passe dans le coin, je veux bien son avis sur la question !).

Mais mon conjoint m’a soutenu qu’avec une sonde au plus proche de l’endroit le plus chaud, j’aurais pu mieux suivre les variations violentes de température, qui sont, je pense, responsables de la casse de la plupart des poteries, et il a sans doute raison.

Au final, en dépit du stress et de la déception, on a passé une super journée, et je n’ai qu’une seule hâte : recommencer !! D’autant plus que la déception n’a pas duré puisque le défournement du lendemain a permis de se rendre compte que la cuisson avait quand même fonctionné.

Je m’attendais à la casse ayant façonné la plupart des pièces avec des terres qui ne sont pas prévues pour les cuissons primitives : les faïences rouges et blanches de chez Cultura en l’occurrence, que j’avais acheté avant de savoir que toutes les terres ne supportaient pas ce genre de cuisson.

Dommage que cette pièce soit fendue car le dessin des flammes est magnifique !

Par contre la grande surprise a été de voir que la seule pièce que je m’étais amusée à polir après son façonnage avait tenue le coup ! Du coup, mes prochaines pièces seront polies c’est certain !

Par ailleurs, aucun gâchis : toutes les pièces cassées et fissurées vont être recycléesen chamotte ! Ce qu’on appelle la chamotte ce sont des grains, plus ou moins gros, d’argile cuite que l’on incorpore dans une terre (la même si possible !) pour la rendre plus résistante. Je vais donc réduire en poudre toutes ces pièces cassées pour rendre plus solide ce qui me reste de faïence lisse afin de voir si cela aide mes prochaines pièces à mieux tenir une cuisson en bois.

Dans la mesure où tous les matériaux de construction que j’ai utilisé pour ce premier four ont cassé (exceptée la plaque en fonte), il va falloir que je m’y prenne autrement pour la prochaine cuisson.

Au démontage j’ai pu constater très clairement que les cendres ont gardé la chaleur vraiment très longtemps, j’ai donc envie de tester une cuisson en meule. C’est-à-dire une cuisson où je mettrais les poteries au fond du trou, avant de les recouvrir de combustibles. Comme ça, les poteries bénéficieront de la chaleur des cendres, et même si je n’arrive pas à atteindre les 1000°C, elles pourront rester au chaud plus longtemps. je ne sais pas si cela suffira, mais ce sera un autre test ! En revanche, avec ce type de cuisson, je ne sais pas trop comment installer la sonde du pyromètre pour avoir quand même un œil sur l’évolution de la température, sans risquer de cramer le fil de la sonde. Je suis preneuse d’idées si vous en avez ! 🙂

En tous les cas, cette première cuisson aura été une superbe expérience, que je suis pressée de renouveler ! Y’a plus qu’à retourner façonner de nouvelles pièces à cuire !

A suivre 😉

Poterie : la construction du four

Poterie : la construction du four

Comme je l’avais mentionné dans cet article, je me suis mise à apprendre la poterie juste après le confinement.

Et qui dit poterie, dit cuisson. N’ayant absolument pas le budget pour acheter un four de potier, même d’occasion, je me suis mise en tête de construire mon four à bois dans mon jardin.

Au fil de mes lectures et visionnages de vidéos sur le sujet, ma vision de ce four a évolué.
J’étais au début partie sur un simple trou au fond duquel je répartirais de la sciure avant d’y déposer les poteries, puis de lancer le feu par dessus (si je ne m’abuse cela s’appelle une cuisson en meule). C’est la version la plus primitive de four de potier car pratiquée au néolithique.

Puis, ayant pas mal de pierres inutilisées dans mon jardin, ainsi qu’une plaque de tôle, j’ai eu envie de construire un « vrai four ». Je craignais de ne pas réussir à atteindre les 950° à 1000° nécessaires à la cuisson de mes faïences avec une cuisson en meule (ce qui est possiblement une fausse croyance de ma part).

Je me suis donc lancée dans le creusage (ça se dit creusage ?) d’un trou assez imposant dans mon jardin. Pourquoi un trou ? Et bien pour utiliser moins de pierres ! J’ai besoin de 3 « étages » : un en bas pour récolter les cendres, un au milieu pour le foyer, un en haut pour y placer les poteries. Sans trou, cela nécessiterait beaucoup de pierres pour avoir la hauteur suffisante. Et pourquoi vouloir récupérer les cendres me direz-vous ? Et bien parce qu’on peut en faire de l’émail pardi ! A priori cela fonctionne uniquement pour le grès mais je compte bien tenter de m’attaquer au grès et à ses 1250° de cuisson par la suite !

Le trou : environ 60 cm de large, 50 cm de profondeur et 1m20 de long

L’autre avantage du trou étant que cela me permet de tester ma terre pour voir si elle est argileuse. Du coup, creuser le trou m’a pris beaucoup de temps car j’ai récupéré toute la terre que j’ai extraite, afin de la tamiser puis de la faire tremper, puis sécher, afin de voir si elle était utilisable, soit en poterie, soit simplement pour en faire un enduit pour solidifier les parois en pierres du four.

Récupération de la terre
Tamisage de la terre récupérée
La terre récupérée et tamisée
L’eau est versée dans la terre tamisée
La terre mouillée est mise à reposer quelques jours
Je dispose un drap dans la brouette afin d’ y verser la terre mouillée après repos
On verse la terre dans le drap
Puis on referme le drap le temps que l’eau s’évapore
Après quelques heures au soleil
Puis quelques jours
La terre une fois séchée
Visiblement pas franchement argileuse
Mais on arrive quand même à en faire un petit boudin
Du coup je tente quand même le façonnage d’un petit pot primitif
Après séchage au soleil on voit que c’est très sableux, mais on va quand même tenter de le faire cuire avec les autres pièces 🙂

Mais revenons à la construction du four !

Au fond de ce trou j’ai placé des pierres sur les bords puis des carreaux de carrelage histoire de tenter de récupérer les cendres de la combustion, afin de les réutiliser éventuellement pour fabriquer un émail. L’ennui des pierres que j’ai c’est que n’étant pas droites, j’ai du mal à les aligner proprement (sachant qu’en plus, mon trou lui-même n’est pas très droit !).

Les pierres au fond du trou
Pose du carrelage

Au-dessus de mes 2 rangées de pierre, je cale ma première grille en fonte qui servira de support au foyer.

1e grille en fonte

Deux nouvelles rangées de pierres, puis ma 2e grille en fonte qui servira de support aux poteries cette fois-ci.

Nouvelle rangée de pierres
2e grille en fonte
Nouvelle rangée de pierres
Des grosses pierres autour pour soutenir le tout

Ensuite je cale ma cheminée, puis ma plaque de fonte afin de fermer le dessus du four.

La cheminée
Le chapeau de la cheminée est installé
la plaque en fonte, je peux vous dire qu’on a galéré, elle est foutrement lourde !

Enfin, je prévois une « porte » afin de fermer l’accès aux poteries, grâce à une bordure en ciment.

Le petite bordure en ciment pour fermer l’accès aux poteries

A ce stade là je suis assez contente de mon truc, même si c’est franchement de travers, je me dis que pour un test uniquement en matériaux de récup, et pour une nana qui n’a jamais fait de construction, c’est plutôt pas mal.

Puis, le commentaire d’un ancien collègue sur ma publication Facebook, me met le doute. Est-ce que ces pierres vont vraiment tenir la chaleur ? Mon conjoint se renseigne, ces pierres sont en granit, et le granit se fissure à 573° et fond à partir de 900°.

Oups ! je compte tenter d’atteindre les 950° minimum du coup c’est pas franchement le bon plan…

Bon bah on défait tout et on recommence ! Mon conjoint nous déniche des briques réfractaires (en tout cas vendues comme telles) sur Le Bon Coin, et on recommence le montage depuis le début. Cette fois-ci les briques sont rectangulaires donc beaucoup plus facile d’obtenir un résultat bien droit.

Un peu de sable au fond pour faire le niveau, puis la rangée de briques
Le carrelage
La 1e grille en fonte
Nouvelle rangée de briques
La plaque de fonte
Des briques pour le support de cheminée
Et le four fini !

Celui-ci a déjà bien plus fière allure, et on est assez fiers de notre truc.

Vous voulez savoir si la cuisson a marché ? Vous aurez la suite très vite, promis !

Je me mets à la poterie !

Je me mets à la poterie !

Le confinement a été pour moi l’occasion de voir réemerger un projet qui m’attire depuis tellement longtemps : la poterie. C’est drôle comme, quand on a l’occasion de mettre son quotidien habituel entre parenthèses, certaines choses remontent sans qu’on l’ai vu venir.

Du coup, à peine déconfinée, je me suis inscrite avec un ami à un cours de poterie près de chez moi. J’ai pris 10h de cours comprenant 6h de tournage, 2h de tournassage et 2h d’émaillage, histoire d’avoir une initiation à toutes les étapes de la fabrication de céramiques, la potière prenant en charge les cuissons de nos pièces.

Bien sûr, je ne résiste pas à l’envie de vous montrer le résultat.

Alors on va commencer par mes pièces, hum… disons « artistiques » (comprenez foirées) :

La première, mon bol tordu 🙂

La seconde, le cendrier (qui était censé être un bol initialement, 🙂 )

Bon, celles-là c’était juste pour le fun. Mais les suivantes, j’en suis assez fière pour une première fois sur un tour de potier, car croyez-moi, c’est loin d’être facile !

Le petit bol :

Le bol moyen :

Le grand bol :

La soucoupe :

Et en bonus, la soucoupe avec le petit bol, les 2 vont parfaitement ensemble !

Alors, vous aurez constaté qu’ils sont tous émaillés en noir. Seulement 2h pour l’émaillage, ça passe très vite et nous n’avions pas le temps de tester différentes couleurs. Du coup, j’ai choisi ma couleur préférée (et là les puristes vont me répondre que le noir n’est pas une couleur… 🙂 ). A la lumière, certaines coulures de l’émail paraissent bleues, j’adore !

Le but est bien évidemment de ne pas m’en tenir là (j’ai tellement aimé ça !), et de pratiquer à la maison. Alors bien sûr, se pose un problème majeur : le prix des appareils nécessaires, à savoir le tour et le four.

Du coup, on reste minimaliste dans l’âme et on trouve des solutions DIY pour pratiquer, même quand on a pas de sous ! Mon homme m’a fabriqué ce magnifique kerokuro (tour traditionnel japonais), uniquement avec de la récup et des trucs qu’il avait sous la main. 🙂

Il manque d’inertie, donc il faut sans cesse le lancer avec le pied, mais pour débuter, ça ira bien.

Au départ j’ai testé l’argile auto-durcissante pour tenter d’esquiver l’étape de la cuisson, mais cette matière s’avère beaucoup plus difficile et moins agréable à travailler, au final ce sont mes fils qui ont joué avec, comme de la pâte à modeler. Comme en plus c’est beaucoup plus cher que l’argile, je vous le déconseille.

Les poteries se cuisent entre 950 et 1300 degrés selon le type de terre (faience, grès ou porcelaine), donc le four de cuisine, le barbecue ou le poêle à bois on oublie ! Mon projet pour cet été, c’est donc de creuser un four à bois dans mon jardin !

Je vous mettrai toutes les étapes de la construction du four dans un prochain article et je vous montrerai les pièces que j’ai commencé à tourner et modeler.

Bilan 4 ans après : ce que je fais encore, ce que je ne fais plus

Cela fait quelques années que je n’ai plus rien publié sur ce blog. Aujourd’hui j’ai envie de faire le point avec vous sur les différentes pratiques que j’avais initiées à l’époque où j’ai commencé ce blog et dont j’ai pu parler ici.

Il y en a certaines qui se sont maintenues dans mon quotidien et d’autres que j’ai abandonnées pour différentes raisons, plus ou moins bonnes.

Donc petit point sur ce que je ne fais plus :

  • Je ne suis plus vegan ! Et non… Je suis toujours végétarienne, et les produits animaux et testés sur les animaux sont toujours bannis de mes achats pour tout ce qui concerne le non-alimentaire, mais j’ai recommencé à manger du fromage… Sans rentrer dans les détails j’ai vécu une période difficile il y a 2 ans et depuis je suis confrontée à des soucis de troubles du comportement alimentaire et l’alimentation étant devenu quelque chose de compliqué pour moi j’ai tendance à écouter mes envies plus que ma raison. Lorsque le seul aliment qui me fait envie c’est du fromage, bah… je mange du fromage sinon je ne mange rien !
  •  Je fais beaucoup moins attention à mes déchets. Je suis toujours aussi sensible à la démarche et je fais autant attention que possible à limiter mes déchets mais beaucoup moins qu’avant. A l’époque de mon objectif zéro déchet, j’étais en congé parental et j’avais du temps et de l’énergie à consacrer à la démarche. Aujourd’hui j’ai repris le travail et rencontré différentes problématiques dans ma vie personnelle qui m’ont quelque peu éloignées de cet objectif pour l’instant. J’espère retrouver l’énergie de me focaliser sur cet objectif par la suite.
  • Je ne fais plus de no poo. Alors je vous rassure je n’ai pas vendu mon âme à L’Oréal pour autant hein, c’est juste que pour des raisons de manque de temps au quotidien, j’ai désormais opté pour les shampoings solides que je trouve être une bonne alternative aux shampoings cracras. Ils génèrent très peu de déchets et sont très rapides d’utilisation au quotidien, plus que les préparations no poo à base de rhassoul, bicarbonate ou farine. Pour autant, il m’arrive régulièrement le week end ou lorsque je suis en vacances d’utiliser du rhassoul ou du bicarbonate.
  • Je ne fabrique plus mon déo. J’utilise des déo solides ou du bicarbonate seul.
  • Je cuisine beaucoup moins. Pour les mêmes raisons que le véganisme, mes difficultés à m’alimenter m’ont quelque peu éloignée des fourneaux, même si ces derniers temps je tente de me motiver à reprendre mes casseroles (le confinement m’y a aidé !!)
  • Je ne cours plus. Je compte m’y remettre car je ne fais plus du tout de sport, mais le processus motivationnel étant assez complexe chez moi, cela peut prendre du temps entre l’envie et la réalisation du projet !

Maintenant qu’on a fait le tour des choses que j’ai progressivement abandonnées ou modifiées dans mon quotidien, voilà toutes les nouvelles habitudes que j’avais prises il y a 5 ans lorsque j’ai décidé de changer ma façon de consommer, et qui sont devenues indispensables pour moi (au point de rythmer mon quotidien même en période de dépression, c’est dire !).

Ce que je fais toujours :

  • Je suis toujours végétarienne ! Bah oui, vous l’avez lu plus haut, j’ai eu du mal à maintenir le véganisme, mais manger des animaux reste impensable pour moi et depuis que j’ai pris cette décision en mars 2013 je ne suis jamais revenue dessus et à aucun moment je ne l’ai regretté.
  • Je crochète toujours mes tawashis. Je n’ai plus acheté d’éponge depuis 2016. J’ai crocheté dans différentes matières : coton, acrylique, trapilho, ficelle, afin de tester l’efficacité des différentes matières, et leur résistance aux différents lavages. mes préférés restent les tawashis en coton, mais on m’a offert à Noël des tawashis crochetés avec un fil synthétique spécial, un peu métallique, qui permet d’avoir un effet grattant, et j’adore ! Il faut absolument que je me procure ce fil pour tester d’en crocheter moi-même, c’est de loin les plus efficaces et solides que j’ai pu tester ! (merci Sylvie !)
  • Je continue de limiter mon utilisation des appareils électriques. Tant que je peux faire à la main, je fais à la main même si c’est plus long. je continue de moudre mon café moi-même dans un vieux moulin Peugeot trouvé en foire à tout, je continue d’utiliser ma cafetière à piston, lorsque je taille ma haie je n’utilise ni tronçonneuse ni taille-haie mais uniquement cisaille, sécateur, coupe-branche, etc… Et lorsqu’un appareil électrique rend l’âme, j’évite de le remplacer s’il n’est pas indispensable.
  • Je privilégie les achats d’occasion dès que possible et je donne ce qui ne me sert plus. En bref je suis toujours minimaliste dans l’âme. J’essaie de ne pas m’encombrer et de n’acheter que si nécessaire et d’occasion au maximum.

Alors pourquoi ce petit bilan ? Déjà par honnêteté et également pour montrer qu’initier tous ces changements, même si on y croit profondément, n’est pas toujours si simple à faire et encore moins à maintenir sur le long terme.

Certaines pratiques peuvent facilement devenir de nouvelles habitudes durables, alors que d’autres, au gré des aléas de la vie et des facilités de chacun, peuvent devenir des poids que l’on n’arrive plus à porter.

L’idée est donc aussi de se déculpabiliser si à un moment donné de notre parcours on n’arrive plus à assumer concrètement le poids de nos convictions. Prendre soin de soi est primordial et parfois il faut savoir reculer pour mieux sauter.

De mon côté je ne me satisfais pas forcément de ces changements car j’aurais aimé être capable d’intégrer durablement toutes ces nouvelles habitudes car chacune d’elle répond à mes convictions profondes. Mais il faut savoir accepter que vouloir ne signifie pas toujours pouvoir, en fonction de notre état du moment.

Alors si vous aussi vous avez du abandonner certaines bonnes habitudes, n’hésitez pas à me le dire en commentaires, je me sentirai moins seule !

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1 blog 1 arbre : nos 2 premiers arbres plantés !

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Il y a quelques mois de ça, je vous avais parlé d’un projet qui me tenait à cœur et que j’avais intitulé « 1 blog 1 arbre ». L’idée était de planter un arbre pour chaque blog que l’on rédige (et même plus si possible, il n’y a jamais trop d’arbres !) histoire de compenser au moins un peu les émissions carbone générées par nos activités numériques. Je vous encourage à lire cet article celui-ci, celui-là, et ce dernier, pour comprendre la genèse de ce projet ! Lire la suite « 1 blog 1 arbre : nos 2 premiers arbres plantés ! »