Loïs le corbeau blanc

Il était une fois Loïs, le corbeau blanc.

Il vivait parmi les corbeaux noirs.

Il ne connaissait aucun oiseau qui ne soit pas noir.

Il ne comprenait pas pourquoi il était différent des autres corbeaux.

Il aurait préféré être noir, pour être comme les autres.

Il n’aimait pas être différent.

Pourtant, les autres corbeaux ne semblaient pas le lui reprocher.

Les autres corbeaux savaient que Loïs était différent, qu’il était blanc, et ce n’était pas un problème pour eux.

Loïs, lui, faisait tout ce qu’il pouvait pour avoir l’air le plus noir possible, par peur d’être rejeté.

Il se roulait dans la suie, dans la cendre, dans la boue, pour tenter de foncer ses plumes.

Il se disait qu’ainsi, les autres ne le rejetteraient pas, car il aurait l’air noir comme eux.

Les corbeaux noirs voyaient bien les efforts que Loïs le corbeau blanc faisait pour avoir l’air noir, mais cela leur importait peu.

Qu’il soit blanc ou noir, ils aimaient Loïs, et ne comprenaient pas pourquoi il voulait à tout prix salir ses belles plumes blanches.

Mais ils le laissaient faire, si c’est ce qu’il veut, après tout, pourquoi le juger ?

Ils acceptaient Loïs tel qu’il était, seul lui ne s’acceptait pas en tant que corbeau blanc.

Un jour, fatigué de faire semblant, et persuadé qu’il ne valait rien, Loïs partit.

Il partit à la recherche d’autres corbeaux blancs.

Il ne voulait plus être différent, il ne voulait plus vivre parmi les corbeaux noirs.

Il voyagea et ne trouva aucun corbeau blanc.

En revanche, il découvrit des oiseaux de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles.

Il découvrit des animaux, qui n’étaient pas des oiseaux, de toutes les couleurs, de toutes les formes, de toutes les tailles.

Il pensait être différent en étant un corbeau blanc, et découvrit par son voyage qu’il était identique, car chacun est différent.

Maintenant Loïs ne cache plus ses belles plumes blanches, il n’essaie plus de les colorer en noir.

Maintenant Loïs prend soin de son plumage, il déploie ses ailes avec fierté, et aime leur belle couleur.

Maintenant Loïs est fier de ses belles plumes blanches car il a compris qu’en étant différent des autres, il était comme tout le monde.

Loïs a compris que chacun est précisément ce qu’il doit être, et que chacun n’a qu’une seule chose à faire : être ce qu’il est, complètement, parfaitement, avec fierté et amour.

Et maintenant que Loïs s’aime en tant que corbeau blanc, il aime ses compagnons les corbeaux noirs et n’a plus peur d’eux.

Et il prend conscience que pendant tout ce temps, tout le monde l’aimait en tant que corbeau blanc, et tout le monde trouvait son plumage magnifique, il était le seul qui ne s’aimait pas et ne s’acceptait pas.

Comment avait-il pu ne pas voir tout l’amour que lui portaient les corbeaux noirs ?

Loïs le corbeau blanc te le dit, aime toi et tu verras l’amour dans les yeux des autres, accepte toi et tu verras l’acceptation dans les yeux des autres, sois toi et tu te reconnaîtras dans les yeux des autres.