Voilà à quoi il faut s’attendre…

Nous on ne s’y attendait pas, en tout cas pas à ce point là, mais il faut s’y préparer…

Vos rapports avec autrui, et par autrui j’entends TOUT le monde, vont changer. Forcément. Que vous le vouliez ou non, que vous en parliez ou non.

Si vous décidez de ne pas aborder la question, ils s’en rendront compte à table. Si, naïvement, vous en parlez, vous le regretterez forcément.

Tout le monde va vous juger, tout le monde va vous parler des carences, et si vous avez des enfants on pourrait même vous traiter de criminels et tenter de vous envoyer en prison (si si ! c’est arrivé à une famille !!).

Et même au bout d’un certain temps, quand vous aurez l’impression que, c’est bon, c’est acquis, ils le savent, ça reviendra sur la table d’un coup, au hasard d’une petite réflexion de rien du tout et ce sera reparti pour le même éternel débat stérile…

Devenir vegan est un sacerdoce tant les obstacles sociaux sont forts.

Le plus difficile, assurément, lorsqu’on devient vegan, n’est pas d’apprendre à cuisiner, ce n’est pas de trouver quoi manger à l’extérieur, ce n’est pas non plus de trouver comment s’habiller, se chausser, se laver ou se maquiller…

Le plus difficile c’est de ne pas se fâcher avec ses amis et sa famille.

Sur ce coup là, il va vous falloir une bonne grosse dose de patience, de tolérance, d’amour et un soupçon d’humilité.

Si en plus vous êtes un peu militant, du genre à poster quelques phrases bien senties sur votre profil, vous allez vite devenir la cible des carnivores convaincus qui essayeront à tout prix de vous prouver que vous avez tort de vouloir vivre comme bon vous semble. Non, il faut vivre comme la société vous a dit de le faire : carnivore et soumis.

Personnellement, la question face à laquelle je suis le plus démunie c’est : « pourquoi ? »

Lorsque j’étais omnivore, j’aurais pu imaginer poser des centaines de questions à un vegan, mais certainement pas « pourquoi ? » !

Le pourquoi me semblait déjà évident, même quand je mangeais des nuggets de poulets (beurk !!!).

Mais il s’avère que cela reste une des questions les plus fréquemment posées.

Quand on me demande « pourquoi? », généralement je regarde l’heure. Pas pour tenter d’éviter la question, mais pour évaluer le temps que j’ai à ma disposition pour répondre à cette question.

Car pour répondre complètement à cette question, de manière suffisamment précise pour être sûre de permettre à mon interlocuteur d’avoir une vision claire des raisons qui m’ont poussées à faire ce choix, il me faudrait au minimum une bonne demi-heure. Et encore, je pense qu’avec une heure j’aurais vraiment le temps d’aborder tous les points sans me sentir pressée par le temps.

Mais, sérieusement, qui a envie d’écouter un vegan expliquer pendant 1h pourquoi le spécisme c’est mal ? Personne. Même pas un autre vegan.

Du coup, à chaque fois qu’on me pose la question, je sens le sol se dérober sous mes pieds. Mon cerveau se retrouve submergé d’images. Et ma bouche fait « heu… »… En mode #commentpasserpourunegrosseconnequisaitmemepasexpliquerpourquoielleestvegan.

J’ai horreur de ce sentiment. J’ai horreur qu’on me pose cette question. Et j’ai horreur d’être incapable de savoir comment y répondre.

Mais comment expliquer en quelques minutes, parce que généralement celui qui vous pose la question n’a vraiment pas plus de temps à accorder à votre réponse, toutes les raisons ?

Si on dit simplement « pour les animaux », on vous dit qu’il faut d’abord s’occuper des humains.

Si on répond « pour que chacun puisse manger à sa faim » on vous répond que le problème n’est pas là et que ça ne changera rien.

Si on tente d’aborder la question de la spiritualité (parce que oui je fais aussi ça par rapport à des questions spirituelles, bien que n’étant affiliée à aucun religion), on vous regarde comme si vous étiez un intégriste prêt à se faire sauter dans une salle de concert (si si !!).

Si on parle de santé on vous répond carences, vous répondez compléments en vitamine B12 et on vous rétorque que les médocs ne sont pas une solution.

Si on aborde l’aspect environnemental on vous répond soja OGM, à quoi vous rétorquez que le soja OGM est destiné aux animaux qui sont consommés en steaks et non aux humains et on vous demande vos sources ! (parce que oui, le carnivore a le droit d’annoncer n’importe quoi sans preuves juste parce que tout le monde sait ça, mais le vegan lui, doit fournir toutes ses sources sous peine de passer pour un guignol)…

En bref, même si vous essayez sincèrement d’expliquer vos raisons, le but de ceux qui posent la question n’est pas de réellement vous comprendre mais de chercher à se persuader qu’ils ont raison de ne pas le faire.

Le plus simple reste donc de ne pas vraiment répondre, puisque ça n’apportera rien de bon à votre relation.

Vous ne convaincrez de toute façon personne, donc autant décider que le veganisme c’est comme la politique et la religion, on en parle pas, à moins d’être entre militants convaincus.

Avec la famille et les amis, c’est tabou.

Si un jour, quelqu’un dans votre entourage a réellement envie de se lancer, il ne vous demandera jamais « pourquoi ? ». Il vous demandera « Comment ? ». Et là, on peut discuter…

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